P JM Bouhans
Les évangiles de cette semaine de Pâques présentent un
bouquet de rencontres avec le ressuscité. Aujourd’hui nous sommes dans le dans
la suite du récit d’hier dans l’évangile selon saint Luc, au jour même de
Pâques. Les disciples d’Emmaüs racontaient à l’inconnu sur la route les
évènements du jour : la visite des femmes au tombeau, l’alerte donnée aux
compagnons, et eux les disciples marchent vers Emmaüs et le soir tombe : c’est
l’arrêt à Emmaüs, le pain partagé, le retour à Jérusalem puis voilà l’évangile d’aujourd’hui
et ce jour se termine selon Luc - si nous tournons la page - avec l’Ascension à
Béthanie. Tout cela dans un certaine incohérence puisque nous sommes le même
jour, dans un jour qui n’en finit pas, tout simplement parce que le jour de
Pâques ne finit pas, dure pas seulement une octave mais toujours.
Le Ressuscité n’est pas un esprit. C’est bien Jésus
crucifié : il en porte les traces. « C’est bien moi ». Il y a le besoin
d’affirmer l’identité entre le crucifié et le ressuscité. Voilà pourquoi Luc
insiste sur le caractère matériel du ressuscité : il a des pieds et des mains,
on peut le toucher et il mange du poisson grillé. Ce n’est pas un esprit ;
c’est bien le même que Jésus incarné. Mais on ne peut en faire une affirmation
directe sur le caractère matériel, historique et mortel du corps ressuscité de
Jésus.
Pierre vient de guérir l’infirme qui mendiait à la Belle
Porte du Temple contient plusieurs affirmations d’importance. Dieu a donné sa
gloire, un poids divin à la vie de son fils. Tous les titres donnés à Jésus
sont là pour le marquer : le serviteur, le saint, le juste, le Prince des
vivants. Cette glorification du serviteur, c’est le poids donné par Dieu à la
vie de Jésus en opposition avec l’action destructrice de ceux qui ont livré et
rejeté Jésus. Pierre oppose Jésus et Barrabas : Jésus, le saint et le juste est
livré et rejeté alors que l’assassin est gracié par le pouvoir politique. Le
Prince des vivants, vous l’avez mis à mort mais Dieu l’a ressuscité d’entre les
morts.
Pierre n’en fait pas grief à ses auditeurs. Il les invite
seulement à savoir lire les signes des temps et à vivre dans la fidélité aux
prophètes, - ils le peuvent puisqu’ils sont les fils des prophètes - et Jésus nous donne à tous l’intelligence des
Ecritures. A nous donc de donner du poids à la présence du ressuscité en nos
vies. C’est bien à la fois la conclusion de la première lecture et de
l’évangile d’aujourd’hui, une conclusion valable aujourd’hui encore pour notre
vie.
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