P JM Bouhans
Aujourd’hui et presque jusqu’à la fin du temps pascal,
l’évangile reprend le long discours de Jésus lors de la Cène et dans la suite
du lavement des pieds. Ce geste était le travail des esclaves. Et les textes
rabbiniques interdisaient aux rabbins d’exiger un tel service de leurs
disciples. Voilà pourquoi au moment de la dernière Cène, personne ne s’est levé
pour laver les pieds salis par la poussière des rues et des chemins. Jésus lui
l’a fait, parce qu’il vivait dépouillé de son rang de fils de Dieu et assumait
pleinement sa fonction de serviteur. Le service généreux du serviteur ne rend
pas supérieur celui qui reçoit ce service. Et celui qui lave les pieds n’est
pas non plus supérieur à celui a maintenant les pieds propres.
Jésus veut laisser en clair que son geste de service est
la plus grande expression de l’amour, alors que celui-là même qui mange le pain
avec lui, l’a frappé du talon. Cependant celui qui reçoit le Fils, reçoit le
Père, de façon bien semblable aussi celui qui reçoit les disciples reçoit le
Fils. Maintenant donc vient le temps des disciples. Seule compte désormais
l’unité profonde entre le Père, le Fils et les disciples et ceux qui les
suivent.
Hier, la lecture donnait la liste des agents pastoraux à
Antioche avec Barnabé – le premier - et Saul - le dernier - et après la mission
à Chypre, Saul devient Paul et le premier et Barnabé le second. A Chypre, le
proconsul Sergius Paulus s’est converti : le premier converti donne-t-il à Paul
son nom ? A-t-il pesé pour que l’étape suivante soit Antioche de Pisidie, alors
que la route est particulièrement difficile et dangereuse ? Mais il a une
parenté nombreuse dans cette région. Jean-Marc recule-t-il devant la difficulté
du chemin ? Peu importe… On passe à une autre étape de l’évangélisation... Et
avec son premier discours missionnaire à Antioche, Paul devient un véritable
évangélisateur. Il regarde les origines du peuple de Dieu, et il en retrace les
étapes : Abraham et sa descendance, la sortie d’Egypte, la nourriture et la
protection au désert, l’entrée dans une terre… C’est la manière de relire
l’histoire d’Israël à l’époque de Paul. L’important n’est pas de discuter la
manière de comprendre cette histoire mais de découvrir l’accomplissement de
cette histoire. Elle dépasse de loin la promesse et nous conduit jusqu’à Jean
le Baptiste indigne de dénouer les sandales de Jésus... L’histoire nous conduit
à Jésus.
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