P JM Bouhans
Le discours sur la montagne commence par les béatitudes
et s’étend sur trois chapitres de l’Evangile selon saint Matthieu. Au début de
l’évangile d’aujourd’hui, apparait le mot ‘justice’ signale la fidélité, la
cohérence de notre obéissance à la volonté de Dieu exprimée dans la Loi ; ce
mot ‘justice’ se retrouve 6 fois dans tout ce discours alors qu’il est inconnu
chez Marc. Et Jésus passe naturellement des béatitudes à l’appel pour une
justice plus abondante.
Le Loi du Sinaï interdit de tuer et il n’y a pas de
sanction prévue pour les contrevenants. « Vous avez appris dit Jésus, ce qui a
été dit aux anciens » Et là, Jésus fait allusion aux commentaires des scribes :
« si quelqu’un commet un meurtre, il devra passer en jugement ». Le peuple
écoutait les commentaires en araméen d’un texte hébreu que le peuple ne lisait
plus et ne comprenait plus. Et en disant « moi je vous dis » Jésus n’ajoute pas
un commentaire de plus.
Mais il ne suffit pas de dire : « j’ai pas tué… » ou
encore « Je ne l’ai même pas tué ». Jésus signale que l’écriture peut signifier
beaucoup plus que ce que nous comprenons. Il met le doigt sur les intentions,
affirme que la colère est déjà quelque chose d’un homicide, que traiter l’autre
de « fou », de tête vide ; d’« insensé », de stupide, - qui a perdu sa saveur,
rappelez-vous le sel - est déjà passible du tribunal ou du feu de la géhenne ;
toute une gradation qui montre que nous ne sommes pas devant des faits sans
importance. Alors Jésus va plus loin et s’adresse à celui qui n’a même rien
fait de mal : « si ton frère à quelque chose contre toi », va te réconcilier,
fais le premier pas, avant de présenter ton offrande. C’est urgent… mais
reviens ! La vision de Jésus est positive.
Cet évangile coïncide avec la fête de Barnabé ; qui a ce
visage de réconciliation quand il va chercher Paul à Tarse pour l’introduire
dans la communauté d’Antioche. Et la communauté de Antioche se choisit alors
une Equipe d’animation pastorale. Il faut tout cela pour que du dehors de la
communauté, on donne aux disciples le nom de chrétiens. Il faut des
‘disciples-missionnaires’ pour avoir vraiment des chrétiens.
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