P JM Bouhans
Hier Jésus nous parlait de l’aumône, de la prière et du
jeune. C’est véritablement le cœur du discours sur la montagne et pour garder
le rythme du discours de Jésus, la lecture d’hier avait amputé la lecture en
laissant de côté ce que nous avons entendu aujourd’hui : le Notre Père ? Dans
l’écrit de Matthieu, le « Notre Père » développe la partie centrale sur la
prière. Et nous place au cœur du cœur du discours sur la montagne.
Jésus connait bien le grand danger de toute prière, quand
on ne prie plus mais qu’on radote : « Ne rabâchez pas comme les païens ». Comme
le dit la liturgie, quand nous prions « nous osons dire » : il faut de l’audace
pour dire le Notre Père. Si nous n’avons plus conscience de cette audace, c’est
peut être que nous sommes endormis. Où se trouve donc l’audace ? Déjà quand
nous disons « Notre Père », - les deux mots sont inséparables - nous
prionsensemble, tous ici ce matin, mais aussi les millions de chrétiens à
travers le monde. Et même quand nous prions au fond de son cœur, dans le secret
comme Jésus nous le disait hier, nous sommes proche de tous les autres
chrétiens mais plus largement encore de tous les enfants de Dieu ? Avec eux
tous, avec Dieu, nous formons une grande famille.
Finalement, tout dans le Notre Père concerne cette vie de
famille : respecter celui qui nous donne la vie, sa vie, faire connaitre son
nom en témoignage de notre vie, se donner pour réaliser son projet, sa volonté,
rester en vie et grandir, partager le pain, recevoir et transmettre le pardon,
rester libre de choisir le bien plutôt que le mal, se connaitre et vivre en
frères, pour l’amour de Dieu et à l’exemple du Christ Jésus. Notre prière nous
concerne tous, et toute notre vie.
Et Paul ose une question radicale dans la communauté de
Corinthe : cette communauté vit-elle cette dimension de famille ? Cette
communauté peut-elle prier le Notre Père si chacun a un Jésus différent, un
esprit différent, un évangile différent… Peut-on parler encore de prière et de
famille, si chacun est là pour ne rien donner de lui mais chercher son propre
avantage, si chacun oublie que la fraternité est le seul nom de ceux qui prient
le Notre Père.
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