P JM Bouhans
Le contact du premier sabbat à la synagogue d’Antioche
paraissait prometteur. Paul et Barnabé s’y retrouvent le sabbat suivant. Les
juifs de l’endroit comprennent que Paul veut accueillir les païens. L’auteur
parle de jalousie. Il ne faut pas entendre ce mot dans un sens psychologique.
Ce n’est pas une frustration devant le succès de Paul et Barnabé. Leur
opposition vient d’un motif religieux et
les contradictions avec des injures - le grec laisse entendre des blasphèmes -
place clairement cette opposition dans le domaine religieux et Paul
l’interprète de cette manière.
Paul était Juif et ne voulait pas se couper des juifs. Il
avait commencé sa mission à Antioche à la synagogue ; il s’était adressé
d’abord aux juifs. Il avait insisté sur la promesse faite à « nos » pères. Mais
il accueillait trop de monde, presque toute la ville, cette foule nombreuse. Si
tout le monde entre, qu’en est-il de l’élection du peuple juif ?
Paul et Barnabé annoncent clairement leur décision : Si
les Juifs ne se jugent pas dignes de la vie éternelle, ne la désirent pas, cela
ne doit pas retarder l’annonce aux païens : « Nous nous tournons vers les
nations païennes ». Ce n’est pas un coup de tête mais un commandement du
Seigneur.
Dans l’évangile, Jésus insiste sur la grande unité entre
lui et son Père. Jésus affirme en plusieurs fois : « je suis dans le Père et le
Père est en moi ». Leur unité n’est ni un enfermement, ni une mise à l’écart…
Jésus dit aussi « je suis avec vous ». Dans l’unité du Père et du fils, il y a
aussi de la place pour tous et pour nous.
Le départ de Jésus vers le Père n’est pas une absence,
une séparation entre Jésus et les hommes. Ce que vous demanderez en mon nom, je
le ferai. Jésus répète d’ailleurs cette promesse. Une nouvelle relation
s’établit : il nous reste à découvrir les œuvres du Père en Jésus, - il s’agit
de voir – il nous reste à croire en Jésus – ; c’est être illuminé par lui,
recevoir sa lumière, acquérir un vrai jugement sur la vie – ; c’est aussi faire
les mêmes œuvres que lui, - c’est donc agir -. C’est bien là une démarche
chrétienne.
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