P JM Bouhans
Les disciples de Jésus font un déplacement difficile :
mer agitée, vent qui se lève… Jésus semble les avoir laissé tomber dans ce
moment d’exode et il est pourtant là tout proche, montrant qu’un chemin est
possible dans ce milieu difficile et où, avec lui, on avance parfois plus vite
que prévu.
Embarqués ensemble, elles le sont aussi les premières
communautés chrétiennes avec leurs difficultés. Même aux heures de ténèbres et
quand le vent se lève. Même quand les veuves de langue grecque ont leurs
problèmes de subsistance, les Apôtres réunissent toute la communauté et
ensemble on cherche comment résoudre la crise. Et la communauté savait déjà que
le témoignage de la résurrection a sa dimension économique ou sociale.
D’ailleurs la crise est une crise de croissance : on parle en effet de la
croissance de la communauté au début et cette croissance est toujours là à la
fin du texte. Du côté des apôtres il ne s’agit pas d’en faire plus mais de
s’organiser autrement.
Jésus n’était pas étranger aux besoins de ceux et celles
qui le suivaient. Il venait de partager le pain avec la foule qui l’avait suivi
et une semaine entière, nous allons continuer de réfléchir avec lui, Jésus, sur
le pain de vie, pour tirer les conséquences de cette Pâque au désert. Comme
elle est intéressante la liturgie qui porte notre regard à la fois sur Jésus et
la première communauté qui se préoccupent de la faim des hommes. Ce n’est pas
un à côté de la vie mais un problème encore actuel.
Les difficultés existent partout. Elles ne sont jamais
les mêmes. Mais Pierre a confiance que la solution se trouve dans la
communauté, dans l’engagement renouvelé de chacun. Ce n’est plus la manne
distribuée par Dieu au désert, le partage du pain par Jésus, mais maintenant
des hommes choisis pour le service d’un groupe marginalisé de la société. Et
les apôtres continueront le service de la parole pour que personne n’ait faim
ni de la parole de Dieu, ni de pain.
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