P JM Bouhans
Pierre et Jean ont connu une première incarcération avec
une libération miraculeuse, et comme « ils continuent de remplir Jérusalem de
leur enseignement » les voici de nouveau devant la justice. « Nous vous avions
formellement interdit d’enseigner au nom de celui-là ». Jésus leur avait dit de
commencer par Jérusalem. Mission accomplisse. D’ailleurs : les juges sont un
peu bizarre : ils ne cherchent même pas à savoir comment Pierre et Jean sont
sortis de prison.
La réponse de Pierre commence par l’obéissance : il vaut
mieux obéir à Dieu qu’aux hommes » et se termine par ce que Dieu donne à ceux
qui lui obéissent, vivent son projet. Et entre les deux, Pierre déroule toute
une annonce catéchétique avec le Père, le Fils et l’Esprit Saint et même
l’Eglise : Israël appelé à la conversion et au pardon, et encore les apôtres
qui deviennent témoins. Luc sait parler au monde grec : Pierre reprend la
déclaration de Socrate à ses juges : « J’obéirai à Dieu plutôt qu’à vous ».
Prenons ce texte comme une sorte de poème théologique en
trois strophes :
La première nous présente celui qui est de la terre et
celui qui vient d’en haut, celui qui parle de façon terrestre et celui qui
vient d’en haut pour témoigner de ce qu’il a vu et entendu La deuxième nous
parle de celui qui reçoit le témoignage et celui qui le refuse. Recevoir le
témoignage c’est entrer dans l'intimité du Père, du Fils et de l’Esprit, pour
les faire connaitre.
Il est bien difficile de savoir qui parle dans l’évangile
: ou bien Jean le Baptiste : c’est lui qui parle déjà dans les versets
précédents – ce serait alors la suite… - ou bien Jésus… qui réagit à ce que
Jean le Baptiste vient de dire… ? ou bien l’auteur de l’évangile qui commente
les affirmations de Jean.
La troisième strophe nous place devant un choix : croire
ou ne pas croire ; et cela signifie avoir la vie ou ne pas voir la vie, rester
aveugle, passer à côté sans voir.
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