P JM Bouhans
Il y a un problème dans la première lecture : si tous les
biens sont en commun… comment reste-t-il quelque chose à vendre pour le bien de
la communauté. Cela exprime une même vérité peut-être vécue dans des
communautés différentes : Mais il y a une phrase explicative entre ces deux
manières de vivre : c’est pour témoigner de la résurrection que la première
communauté se posait la question du partage des biens. Témoigner de la
résurrection avait donc des dimensions économiques : que personne ne soit dans
la pauvreté… Il s’agissait moins d’amasser de l’argent pour évangéliser que de
vivre le partage et la sobriété comme annonce de la résurrection. Barnabé entre
dans ce modèle de partage. Cela semble évident et facile. C’est une
illustration positive qui est suivie dans le livre des Actes d’une illustration
négative, le texte d’Ananie et Saphire : il n’est jamais lu dans la liturgie
mais vous irez le lire : il nous parle des difficultés du partage.
Hier, pour cause de fête de l’Annonciation, nous n’avons
pas lu le début de la rencontre avec Nicodème. Jésus lui proposait de naitre de
nouveau. Et naitre de nouveau, c’est naitre de l’Esprit pour entrer dans le
Royaume. Naitre de l’Esprit c’est recevoir le témoignage de Jésus et recevoir
le témoignage de Jésus : c’est reconnaitre qu’il a été élevé sur la croix. En
Celui qui a été élevé : le croyant trouve la vie éternelle. Mais Nicodème
peut-il le comprendre maintenant ? Mais il le découvrira plus tard ? Il reste
présent entre d’autres moments de l’évangile. Nicodème reconnaissait en Jésus
comme un maitre qui vient de la part de Dieu et Jésus le reconnait aujourd’hui
comme un maitre en Israël. Cela plante chacun dans son camp : « nous parlons de ce que nous savons et vous,
vous ne recevez pas notre témoignage. Et le témoignage de Jésus, c’est le
langage de la croix : Jésus élevé de terre pour que tout homme qui croit ait la
vie éternelle : la morsure du serpent de la Genèse n’est mortelle, que si on
préfère croire son mensonge, plutôt que le Fils de l’homme. La vie éternelle :
c’est la vie de Pâques, qui irrigue notre vie de baptisé comme elle irriguait
la vie de la première communauté, la vie de Barnabé, de Nicodème, une vie qui
va jusqu’à entrevoir toutes les conséquences, tous les effets de de la résurrection.
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