P JM Bouhans
Elie retrouve Acab sur le lieu de son forfait alors qu’il
prend possession de la vigne de Naboth. Naboth avait une vigne. Jézabel la
femme du roi voulait cette vigne. Le roi Acab sait ne peut déposséder Naboth
mais laisse faire. La reine mène Naboth en procès et celui-ci faussement accusé
sera lapidé. C’est le double reproche d’Elie à Acab : assassinat légalisé
par le rite religieux de la lapidation et puis vol légalisé de sa vigne
car les biens d’un condamné à mort appartiennent au roi. Cette première série
de reproche se double d’autres reproches sur l’introduction de dieux étrangers
dans le peuple sous l’influence de Jézabel. Un maquillage de la vérité comme
dans bien des affaires à la corruption d’aujourd’hui. Et malgré sa pénitence,
Acab parviendra-t-il à retrouver le bon chemin ? à échapper à l’influence de sa
femme ?
Enfin ce matin, nous continuons le discours inaugural de
Jésus dans l’évangile selon saint Matthieu ! La liturgie nous disperse si
souvent de la lecture continue. « Vous avez appris qu’il a été dit… Eh bien !
moi, je vous dis ». Jésus n’est pas contre la Loi mais l’approfondit, la creuse
davantage. Cherchons à comprendre : Jésus repère dans la réalité deux attitudes
bien définies : aimer le prochain et haïr l’ennemi et souvent même on met même
un mur entre les deux, un mur censé faire la paix. Pour Jésus, il faut changer
de regard : il y a des ennemis, des persécuteurs mais pas de mur pour les
séparer. Et Jésus demande seulement amour et prière pour eux. Car Dieu ne fait
pas pleuvoir pour les uns pas pour les autres… et de même pour son soleil… Le
salut que propose l’évangile n’est pas le geste distant de nos civilisations
bourgeoises. Pensons à ce que disait hier le pape sur la manière de gérer les
secours alimentaires dans le monde… L’extraordinaire de l’amour évangélique
vient moins de la qualité de celui qui aime, ni même de son intention mais bien
plutôt du bénéficiaire-ennemi de cet amour. Nous avons le droit d’avoir des
ennemis, nous dit Jésus… mais il nous invite à les aimer. C’est l’ennemi qui
rend notre amour extraordinaire et lui donne de la valeur. Rappelons-nous Juan
Alsina, ce prêtre chilien qui, au temps de la dictature, disait à celui qui
allait le tuer : « ne me bande pas les yeux, je veux te voir de face pour te
pardonner ».
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