P JM Bouhans

Enfin ce matin, nous continuons le discours inaugural de
Jésus dans l’évangile selon saint Matthieu ! La liturgie nous disperse si
souvent de la lecture continue. « Vous avez appris qu’il a été dit… Eh bien !
moi, je vous dis ». Jésus n’est pas contre la Loi mais l’approfondit, la creuse
davantage. Cherchons à comprendre : Jésus repère dans la réalité deux attitudes
bien définies : aimer le prochain et haïr l’ennemi et souvent même on met même
un mur entre les deux, un mur censé faire la paix. Pour Jésus, il faut changer
de regard : il y a des ennemis, des persécuteurs mais pas de mur pour les
séparer. Et Jésus demande seulement amour et prière pour eux. Car Dieu ne fait
pas pleuvoir pour les uns pas pour les autres… et de même pour son soleil… Le
salut que propose l’évangile n’est pas le geste distant de nos civilisations
bourgeoises. Pensons à ce que disait hier le pape sur la manière de gérer les
secours alimentaires dans le monde… L’extraordinaire de l’amour évangélique
vient moins de la qualité de celui qui aime, ni même de son intention mais bien
plutôt du bénéficiaire-ennemi de cet amour. Nous avons le droit d’avoir des
ennemis, nous dit Jésus… mais il nous invite à les aimer. C’est l’ennemi qui
rend notre amour extraordinaire et lui donne de la valeur. Rappelons-nous Juan
Alsina, ce prêtre chilien qui, au temps de la dictature, disait à celui qui
allait le tuer : « ne me bande pas les yeux, je veux te voir de face pour te
pardonner ».
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