P JM Bouhans
Au début de sa mission, ses auditeurs israélites d’Amos
ont du se réjouir ; il s’en prenait aux peuples d’alentour : Damas, les
Philistins, Moab, Juda et d’autres. Il leur reproche des crimes de guerre, des
violations des droits humains et leur prédit un avenir des plus sombres. Mais
bien vite, Amos dénonce les injustices sociales d’Israël, le Royaume du Nord :
Israël devra passer par la mort. Amos invite à ne plus penser avec des notions
de privilège pour prendre une attitude responsable. Dieu a fait monter son
peuple d’Egypte. C’est une grâce de Dieu et non un privilège ; et une grâce de
Dieu, c’est aussi une responsabilité. Et les exigences du Seigneur ne sont pas
arbitraires et ne tiennent pas du caprice. Elles reposent sur un engagement
concret de sa part qui demande une réponse de la nôtre. C’est tout l’arrière
fond de la lecture d’aujourd’hui.
Plusieurs chose étonnent dans l’évangile : Jésus monte le
premier dans la barque, il semble avoir tout décidé et les disciples - ils ne
sont encore que quatre - ne font que
suivre. Matthieu nous parle d’un tempête mais emploie en réalité le mot
tremblement de terre : un tsumani quoi ! Un tremblement de terre, c’est un mot
à connotation plus apocalyptique, plus adapté au temps de la fin, ou le temps
des persécutions. Les disciples s’approchent de Jésus sur la barque. C’est bon
pour chavirer.
Matthieu a comme oublié qu’ils étaient sur une barque et
en réalité ils posent les problèmes vécus dans la communauté de Matthieu.
Comment résister dans les tourmentes des persécutions ? Comment avancer avec
des chrétiens de petite foi ? Ils ne manquent pas de foi mais ont une foi
incertaine pas suffisamment courageuse à l’intérieur du doute. Puis les gens
sont saisis d’étonnement ; s’agit-il de ceux qui assistent à la tempête depuis
le lointain rivage ? ou bien la communauté de Matthieu ? ou encore ceux qui
tombent sur cette histoire à cause de la prédication évangélique. « Quel est
donc celui-ci ? » ; et non « qui est donc ? » comme en Marc et Luc. C’est une
question sur la qualité de Jésus et non sur son identité. Il ne suffit pas de
savoir qui est Jésus pour marcher avec lui. Il faut l’apprécier. C’est le plus
important.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire