P JM Bouhans
Amos, le paysan du royaume du Sud devient prophète de
Dieu dans le royaume du Nord. Nous en savons plus avec la lecture d’aujourd’hui
sur la vie antérieure d’Amos et sur l’appel de Dieu pour qu’il devienne
prophète. Dans le royaume du Nord, c’est un peu la période des « trente
glorieuses » : la richesse s’accumule dans les mains de quelques-uns et la
petite propriété disparait –souvenez-vous de la vigne de Naboth -. Evidemment,
Amos rencontre l’opposition des gens en place : le roi Jéroboam et le prêtre Amazias
voudraient expulser Amos du Temple de Béthel ; en réalité Amazias a déjà
expulsé Dieu de ce Temple de Béthel : Béthel signifie en effet la maison de
Dieu et dans sa bouche, Béthel n’est plus qu’un sanctuaire royal, un Temple du
royaume. Dieu n’y a plus sa place ; Amazias qui a déjà expulsé Dieu de chez
lui, cherche maintenant à expulser Amos.
Les scribes aussi voudraient contrôler l’activité de
Jésus… Et Jésus, comme Amos, en vrai prophète de Dieu cherche plutôt
l’intégration que l’expulsion. Voilà pourquoi il comprend bien l’attitude des
hommes, de ces personnes qui ont pris en charge le paralytique. Jésus repère,
voit leur foi et le partage vécus dans ce petit groupe du malade et de ses
porteurs.
Quand il guérit le paralytique, Jésus semblerait aller
plutôt dans le sens de la mentalité juive : la maladie est liée au péché mais
Jésus n’en parle pas comme les scribes. Les scribes parlaient aux malades de
leurs péchés pour les éloigner de la société et couper les ponts avec eux.
Jésus parle des péchés au paralytique pour le prendre en charge et renouer des
liens, pour qu’il puisse rentrer dans sa maison.
Jésus parle au malade de ce qui n’est pas vérifiable : le
pardon des péchés. Et il n’a rien perdu de sa perspicacité : maintenant il
connait les pensées des scribes : alors Jésus va réaliser ce qui est vérifiable
: la guérison, pour qu’ils sachent aussi ce qui est invérifiable : son pouvoir
le péché. C’est là aussi une affaire de perspicacité à laquelle Jésus nous
appelle. Il n’y a pas lieu de se réfugier dans les rumeurs pour laisser
quelqu’un sur le bord de la route ou le laisser loin de nous.
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