Homélie 13e Dimanche Temps Ordinaire
Carmel de Saint-Maur - P. Maurice Boisson
Textes : 1R 19, 16b.19-21 ; Ps 15 ; Ga 5,
1.13-18 ; Lc 9, 51-62
Ces derniers jours ont
été chargés en évènements dans notre pays, chez nos voisins anglais, en Europe,
et dans le monde par le lot quotidien de violences.
Ces évènements font le
gros de nos informations, peut-être de nos conversations où s’exprime la
diversité de nos opinions, ce que nous aimerions et ce que nous refusons pour
notre monde…
Je n’en rajouterai pas
aux nombreux commentaires de ces évènements. Mais nous sommes dans ce monde, et
pas dans les nuages, comme amis du Christ, avec notre foi, notre espérance,
notre force d’aimer, avec l’Évangile qui nous dit le sens du monde, de la vie,
de la vie ensemble, et qui nous indique le terme –nous vivons dans ce monde
avec le trésor de la Parole de Dieu. Une Parole qui n’est pas seulement des
mots, mais une Présence, active comme une lumière et un levain.
La parole de ce dimanche
nous invite, entre autres, à deux attitudes qui vont ensemble. Prier, et ouvrir
nos cœurs, nos esprits, nos mains, pour essayer de réaliser maintenant et où
nous sommes, ce que nous souhaitons pour ce monde, ce que Dieu désire que soit
ce monde.
Prier peut paraître
inefficace et inutile, un refuge. L’honnêteté dans la prière est de collaborer à
réaliser ce qu’on demande, c’est le minimum. « Demander la victoire et ne
pas se battre, c’est malhonnête », disait quelqu’un. Prier pour réussir
son bac, c’est bien, mais si on va s’amuser au lieu de travailler, ça marche
pas. Prier pour notre monde, la paix, la justice, la fin des violences et des
égoïsmes, exige que nous y mettions du nôtre, à ce que se fasse, en nous, et là
où on est, ce que nous demandons. La Prière est une force efficace parce
qu’elle change les cœurs. Elle nous décentre de nous-mêmes pour nous rendre
disponibles à d’autres buts et intérêts que nous-mêmes, elle ajuste nos façons
de penser et d’agir à celles de Dieu, on en fait l’expérience tous les jours :
on a beau changer les structures, les organisations, faire des tas de lois et
de règlements, si nos cœurs, nos mentalités, nos volontés, nos consciences, nos
façons de vivre avec les autres, etc., ne changent pas, si nous ne changeons
pas l’intérieur de nous-mêmes, c’est difficile de vouloir changer le monde,
c’est plus facile de se lamenter.
C’est la prière de
l’ouverture de cette messe, que nous pourrons reprendre tranquillement et
lentement, et le laisser habiter notre cœur : Seigneur, ta grâce fait de
nous des fils de lumière. Si nous accueillons ce don de la lumière en nous,
nous ne sommes pas perdus dans l’obscurité ou la nuit, nous ne sommes pas sans repères,
sans indication de direction, donc nous pouvons continuer d’avancer dans la
vie, peut-être lentement, pas à pas, mais quelque chose nous guide et nous
donne la force d’aller. Ta grâce fait de nous des fils de lumière. Ne permets
pas que l’erreur nous plonge dans la nuit… si nous quittons les repères de la lumière.
Plusieurs fois cette semaine, j’ai entendu dire : on ne sait plus où on en
est, on ne sait plus où on va, etc.
C’est dans la nuit qu’il est bon de croire en
la lumière. Cette lumière de Dieu, qui peut s’appeler la Foi, nos convictions,
l’Espérance, la vraie, celle qu’on contribue à faire au quotidien et pas à rêver,
la charité, cette force d’aimer qui est en nous, et dont on sait qu’elle est
plus forte que toutes les violences, même si apparemment, ce n’est pas évident-
cette force d’aimer là où on est, maintenant, est déjà un levain… Ce don de lumière
de Dieu, si nous lui faisons place en nous, nous aide à discerner dans les évènements
ce que ceux-ci nous disent, au-delà des épais brouillards ou des flashes de
surface.
Ta grâce fait de nous
des fils de lumière, ne permets pas que l’erreur nous plonge dans la nuit-et
cette prière conclut : accorde-nous de faire transparaitre ta
vérité ; le vrai sens des choses de ce monde, de nos vies ; les
vraies valeurs de l’être humain, de la vie, de la vie ensemble, ces ADN mis
dans l’humanité dès l’origine par ces semences par le créateur pour que le
monde soit plus agréable à vivre, cette grammaire élémentaire, qu’il confie à
notre liberté, c’est la 2e lecture : vous avez été appelés à la
liberté, pas pour satisfaire votre égoïsme, dit Paul, mais pour vous mettre,
par amour, au service les uns des autres. Au milieu des évènements de ce monde,
accueillons ce don de la lumière de l’Amour de Dieu, qu’on rend donnant à notre
tour de cette lumière, de cet Amour, de cette Espérance.
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