« Utiliser notre argent pour désinvestir des sources
fossiles et investir dans les énergies renouvelables ». C’est l’invitation
du cardinal Peter Turkson, préfet du nouveau Dicastère au service du
développement humain intégral, lors d’un congrès international sur
« Laudato si’ et les investissements catholiques », à l’Université
pontificale du Latran à Rome, le 27 janvier 2017.
Dans son intervention rapportée par l’agence catholique
italienne SIR, le cardinal a encouragé les banques, « impliquées
ces temps-ci dans des scandales financiers, évasions et opérations
spéculatives, à faire les choses différemment et à agir en fonction du bien
commun ».
Si le Saint-Siège, à travers la doctrine sociale, « lance les
principes », il revient ensuite à chaque Eglise particulière de les
appliquer en fonction des situations. Mais dans tous les cas, a-t-il affirmé, «
quand nous investissons de l’argent, nous devons demander comment notre argent
sera employé. Nous avons l’obligation de réaliser une sorte de justice
écologique. C’est notre cohérence et notre dignité qui sont en jeu. (…) Il
est temps que les Églises locales agissent. C’est cela, la subsidiarité de
l’Église ».
Le cardinal Turkson a aussi réfuté l’objection selon laquelle
l’investissement dans les énergies renouvelables provoqueraient le chômage du
secteur des combustibles fossiles : le charbon, par exemple, « peut être
utilisé pour la production d’autres matériaux, comme les tableaux de bord des
voitures ». « Notre maison commune, a-t-il conclu, ne doit pas
devenir un lieu où l’on ne produit que de l’anhydride carbonique à décharger
dans l’atmosphère. Il s’agit de reconnaître la nécessité d’abandonner
progressivement les combustibles fossiles. Même si le progrès est lent,
l’important est de ne pas rester sans rien faire en acceptant passivement les
sources qui polluent ».
Suivant les indications du mouvement « Divestment »
lancé en 2011 par un groupe d’étudiants américains, aujourd’hui 680
institutions du monde entier (universités, instituts religieux, compagnies
d’assurances) se sont engagées à retirer leurs investissements des sujets qui
agissent dans le secteur des combustibles fossiles.
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