« En voyage » (« In viaggio« ) c’est
le titre d’un livre d’Andrea Tornielli, publié chez Piemme et qui sera présenté
à Rome le 26 janvier prochain. Il contient une interview du pape François,
notamment, sur les voyages… : « Vous aimez voyager? » demande le
journaliste italien, « non », répond le pape François.
Il précise: « Sincèrement, non. Je n’ai jamais
beaucoup aimé voyager. Quand j’étais évêque dans l’autre diocèse, à Buenos
Aires, je venais à Rome seulement si nécessaire et si je pouvais ne pas venir,
je ne venais pas. Cela m’a toujours pesé d’être loin de mon diocèse qui, pour
nous évêques, est notre « épouse ». Et puis, je suis plutôt casanier,
pour moi les vacances, c’est avoir du temps en plus pour prier et pour lire,
mais pour me reposer je n’ai jamais eu besoin de changer d’air ou de changer d’environnement. »
Le pape avoue qu »‘il ne s’attendait pas à autant voyager:
« Non, non, vraiment ! Comme je l’ai dit, je n’aime pas beaucoup
voyager. Et je n’aurais jamais imaginé faire autant de voyages… »
Il explique comment il s’est décidé cependant à voyager:
« Le tout premier voyage a été celui à Lampedusa. Un voyage italien. Il
n’était pas programmé, il n’y avait pas d’invitations officielles. J’ai senti
que je devais y aller, j’avais été touché et ému par les nouvelles sur les
migrants morts en mer, noyés. Des enfants, des femmes, des jeunes gens… Une
tragédie poignante ! J’ai vu les images du sauvetage des survivants, j’ai
reçu des témoignages sur la générosité et l’accueil des habitants de Lampedusa.
C’est pourquoi, grâce à mes collaborateurs, une visite éclair a été organisée.
C’était important d’y aller. Puis il y a eu le voyage à Rio de Janeiro, pour la
Journée mondiale de la jeunesse. Il s’agissait d’un rendez-vous déjà programmé,
déjà établi. Le pape est toujours allé aux JMJ. Le voyage n’a jamais été remis
en question, il fallait y aller et pour moi cela a été le premier retour sur le
continent latino-américain. Après Rio, est arrivée une autre invitation, puis
encore une autre. J’ai simplement répondu oui, me laissant en quelque sorte « porter ».
Et maintenant je sens que je dois faire les voyages, aller visiter les Églises,
encourager les semences d’espérance qui existent. »
A quatre-vingt ans, le pape « tient le coup »
cependant lors des voyages internationaux: « Ils sont lourds mais disons que,
pour le moment, je m’en sors. Peut-être me pèsent-ils plus du point de vue
psychologique que du point de vue physique. J’aurais besoin de plus de temps
pour lire, pour me préparer. Un voyage n’engage pas seulement pendant les jours
durant lesquels on est au dehors, dans le pays ou les pays visités. Il y a
aussi la préparation qui, en général, se fait dans des périodes où il y a aussi
tout le travail ordinaire à effectuer. Quand je rentre à la maison, au Vatican,
en général le premier jour après le voyage est assez fatigant et j’ai besoin de
récupérer. Mais je porte toujours avec moi les visages, les témoignages, les
images, les expériences… Une richesse inimaginable qui me fait toujours
dire : cela en valait la peine. »
Il a apporté peu de changements aux traditionnels voyages des
papes: « J’ai cherché, par exemple, à éliminer entièrement les repas de
représentation. C’est naturel que les autorités institutionnelles du pays
visité, comme mes confrères évêques, désirent fêter l’hôte qui arrive. Je n’ai
rien contre le fait d’être à table avec de la compagnie. Rappelons-nous que
l’Évangile est plein de récits et de témoignages qui décrivent justement des
circonstances comme celle-ci : le premier miracle de Jésus se produit
pendant un banquet de mariage (…) Mais si l’agenda du voyage, comme cela arrive
presque toujours, est déjà très plein de rendez-vous, je préfère manger
simplement et en peu de temps. »
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