mercredi 16 août 2017

Homélie du 15 août 2017 – Carmel de St Maur – Père Maurice BOISSON



Homélie du 15 août 2017 – Carmel de St Maur – Père Maurice BOISSON

15 août : Le cœur de l’été, qui nous aiguille doucement vers « la reprise » ; jour de multiples   15 août dans les années 500. C’est le 1er novembre 1950 que le pape Pie XII affirme la foi de l’Eglise : « La Vierge Marie, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, a été enlevée corps et âme à la gloire du ciel ».
manifestations festives ; 15 août : une des quatre fêtes catholiques, en France, légalement chômées, avec Noël, l’Ascension et la Toussaint. Les racines chrétiennes tiennent bons ! Dès les débuts du christianisme, on célèbre cette fête. C’est même l’empereur appelé Maurice qui en fixe la date au

« Mais c’est quoi l’Assomption ?»  me demandait quelqu’un hier soir. La vie et la destinée de Marie sont liées à celles de son fils, comme toutes les mamans avec leurs enfants. Elle a porté dans son corps et dans tout son être le corps de Dieu, en Jésus. Elle l’a mis au monde, elle en a pris soin, avec Joseph elle lui a appris les premiers gestes, les premiers mots de tendresse et d’amour qu’il a su si bien mettre en pratique  dans sa vie d’adulte. Discrètement, a distance, elle a su être présente à son fils jusqu’au bout. Alors qu’il mourrait pendu comme un brigand sur une croix, Marie se tenait debout aux pieds de la croix et recevait dans ses bras son fils mort.


Alors la maman, elle méritait bien, au moment de sa propre mort que son fils, lui-même relevé de la mort, la prenne par la main pour la conduire avec tout son être corps et âme dans la plénitude de la beauté du cœur de Dieu. C’est la fête de l’Assomption qui veut dire « prendre avec soi ». Jésus le Ressuscité a pris avec lui sa mère, Marie. Il lui devait bien cela, ce fils qui lui a donné quelques soucis dès avant sa naissance.

L’Assomption n’est pas seulement un événement du passé et ne concerne pas que la personne de Marie. Ce qui est arrivé à la Vierge Marie, nous arrivera à nous aussi. C’est le message de la 2ème lecture. « Nous recevrons  la vie ». Nous aurons, et l’humanité avec nous, notre Assomption. Marie a quelques longueurs d’avance. Nous serons ce qu’elle est. Elle est notre avenir, l’avenir de l’humanité.

Si cette fête est autant populaire, c’est qu’elle rejoint un désir secret ancré au fond de tout être humain : celui de notre avenir final, celui de l’avenir du monde et de l’humanité. La Vierge Marie n’est pas une déesse, ni une star, ni un ange. Elle est une femme de chez nous, de notre chair, de notre humanité, vivant dans un petit village mal renommé, mariée à l’artisan sur bois Joseph. A l’annonce de l’ange, elle ne se prend pas la tête. Elle va vite, par un sentier de montagne, aider sa vieille cousine qui attend, elle aussi.

            Ce qui nous touche, et qui touche les cœurs et les esprits en cette fête, c’est qu’en Marie nous fêtons la réussite possible de nos vies et de l’humanité, dans les chemins sinueux et rocailleux de nos existences quotidiennes. Par sa proximité, sa simplicité, sa disponibilité, par le fait qu’elle ait accédé dans tout son être, corps et âme, au monde d’amour de Dieu, la Vierge Marie nous dit  que dans nos déserts il y a une source, dans nos nuits il y a une étoile, c’est la signification de son nom : « Marie, étoile de la mer ». Dans nos brouillards et nos grisailles, il y a un peu de chaleur, dans nos impossibilités, il y a du possible, a côté des brutalités, existe un peu de douceur et de tendresse ;  Dans nos quotidiens sont semées des graines de beauté et de bonté.

A la question fondamentale de toute existence : la vie est-elle un chemin ou une impasse ? La fête de l’Assomption de Marie, nous indique à la fois le terme et le chemin. Le terme c’est la mort du dragon dont nous parle la première lecture, l’anéantissement des forces du mal qui veulent dévorer la vie, la fraternité, l’amour. Le chemin : c’est ce combat quotidien contre toutes les formes de ce dragon représentant le mal, la méchanceté, la destruction des relations, de la paix…

L’Assomption de la Vierge Marie qui accède, toute entière dans son être, à la plénitude de la beauté de l’amour du cœur de Dieu, c’est notre avenir et l’avenir de l’humanité. C’est pourquoi il touche les cœurs : c’est la fête lumineuse de l’espérance de notre histoire humaine. A réaliser au quotidien, sans modération. Afin que dans les cœurs de chacune et de chacun, puissent se frayer les invisibles cheminements de la grâce.

Notre Dame de l’espérance d’un monde selon le cœur de Dieu, prie pour nous !









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