Homélie du 15 août 2017 – Carmel de St Maur – Père Maurice BOISSON

« Mais
c’est quoi l’Assomption ?» me
demandait quelqu’un hier soir. La vie et la destinée de Marie sont liées à
celles de son fils, comme toutes les mamans avec leurs enfants. Elle a porté
dans son corps et dans tout son être le corps de Dieu, en Jésus. Elle l’a mis
au monde, elle en a pris soin, avec Joseph elle lui a appris les premiers
gestes, les premiers mots de tendresse et d’amour qu’il a su si bien mettre en
pratique dans sa vie d’adulte.
Discrètement, a distance, elle a su être présente à son fils jusqu’au bout.
Alors qu’il mourrait pendu comme un brigand sur une croix, Marie se tenait
debout aux pieds de la croix et recevait dans ses bras son fils mort.
Alors la
maman, elle méritait bien, au moment de sa propre mort que son fils, lui-même
relevé de la mort, la prenne par la main pour la conduire avec tout son être
corps et âme dans la plénitude de la beauté du cœur de Dieu. C’est la fête de
l’Assomption qui veut dire « prendre avec soi ». Jésus le Ressuscité
a pris avec lui sa mère, Marie. Il lui devait bien cela, ce fils qui lui a
donné quelques soucis dès avant sa naissance.
L’Assomption
n’est pas seulement un événement du passé et ne concerne pas que la personne de
Marie. Ce qui est arrivé à la Vierge Marie, nous arrivera à nous aussi. C’est
le message de la 2ème lecture. « Nous recevrons la
vie ». Nous aurons, et l’humanité avec nous, notre Assomption. Marie a
quelques longueurs d’avance. Nous serons ce qu’elle est. Elle est notre avenir,
l’avenir de l’humanité.
Si cette fête
est autant populaire, c’est qu’elle rejoint un désir secret ancré au fond de
tout être humain : celui de notre avenir final, celui de l’avenir du monde
et de l’humanité. La Vierge Marie n’est pas une déesse, ni une star, ni un
ange. Elle est une femme de chez nous, de notre chair, de notre humanité,
vivant dans un petit village mal renommé, mariée à l’artisan sur bois Joseph. A
l’annonce de l’ange, elle ne se prend pas la tête. Elle va vite, par un sentier
de montagne, aider sa vieille cousine qui attend, elle aussi.
Ce qui nous touche, et qui touche
les cœurs et les esprits en cette fête, c’est qu’en Marie nous fêtons la
réussite possible de nos vies et de l’humanité, dans les chemins sinueux et
rocailleux de nos existences quotidiennes. Par sa proximité, sa simplicité, sa
disponibilité, par le fait qu’elle ait accédé dans tout son être, corps et âme,
au monde d’amour de Dieu, la Vierge Marie nous dit que dans nos déserts il y a une source, dans
nos nuits il y a une étoile, c’est la signification de son nom :
« Marie, étoile de la mer ». Dans nos brouillards et nos grisailles,
il y a un peu de chaleur, dans nos impossibilités, il y a du possible, a côté
des brutalités, existe un peu de douceur et de tendresse ; Dans nos quotidiens sont semées des graines
de beauté et de bonté.
A la question
fondamentale de toute existence : la vie est-elle un chemin ou une
impasse ? La fête de l’Assomption de Marie, nous indique à la fois le
terme et le chemin. Le terme c’est la mort du dragon dont nous parle la
première lecture, l’anéantissement des forces du mal qui veulent dévorer la
vie, la fraternité, l’amour. Le chemin : c’est ce combat quotidien contre
toutes les formes de ce dragon représentant le mal, la méchanceté, la
destruction des relations, de la paix…
L’Assomption
de la Vierge Marie qui accède, toute entière dans son être, à la plénitude de
la beauté de l’amour du cœur de Dieu, c’est notre avenir et l’avenir de
l’humanité. C’est pourquoi il touche les cœurs : c’est la fête lumineuse
de l’espérance de notre histoire humaine. A réaliser au quotidien, sans
modération. Afin que dans les cœurs de chacune et de chacun, puissent se frayer
les invisibles cheminements de la grâce.
Notre Dame de
l’espérance d’un monde selon le cœur de Dieu, prie pour nous !
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