samedi 5 août 2017

Quelques réflexions - 5 Juillet 2017



 Quelques réflexions - 5 Juillet 2017
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
A la fin du Livre des Lévites, on parle de l’année jubilaire. Vient-t-elle doubler l’année sabbatique de la 49° année ? Deux années sans récoltes, est-ce possible dans un pays qui connaissait encore bien souvent des famines… Chaque sabbat, l’homme lève le pied pour dire qu’il n’est pas le propriétaire de la terre. L’année sabbatique, tous les 7 ans, la terre est en jachère, se repose ; on ne sème pas mais on se partage ce que produit la terre. L’année jubilaire, - tous les 50 ans – arrive au lendemain de l’année sabbatique de la 49° année : la jachère se poursuit une deuxième année, mais c’est la fraternité qui est en quelque sorte mise en avant : les esclaves retrouvent leur liberté, les dettes sont remises, les terres sont restituées à leurs anciens propriétaires… toutes les relations commerciales et économiques sont revalorisés avec les notions d’appartenance à Dieu et de fraternité.


L’année jubilaire est peut-être le rêve utopique des exilés : ils pensent le retour. Dans le pays qu’ils ont laissé, leurs maisons et leurs terres sont occupées par d’autres. Que vont-ils retrouver ? Cinquante ans, c’est la durée de l’exil… De toute manière le texte est bien fait : une fête au début, puis une libération collective : libération d’esclaves, restitution de terres puis l’engagement personnel et social de chacun : « tu n’exploiteras pas ton compatriote ».

Une année jubilaire, utopie ou nécessité ? Dans les sept premiers mois de 2017, nous avons émis le carbone que les océans et les forêts peuvent absorber en un an, nous avons pêché les poissons, coupé les arbres, fait les récoltes, consommé l'eau que la Terre peut régénérer en 12 mois. Alors l’année jubilaire n’est plus un rêve mais une nécessité.

L’évangile évoque la mort de Jean le baptiste. Hérode est bien compliqué : celle qui est sa femme est aussi son ex-belle-soeur et sa nièce. Jean-Baptiste va perdre sa tête pour avoir parlé, mais en réalité, n’est-ce pas Hérode qui perd la tête et se laisse mener sur un chemin de violence ? Le discours en paraboles est terminé mais reste pertinent ; pour évaluer notre manière d’écouter la parole, de la faire fructifier, ou trouver notre chemin parmi le bien et le mal de notre monde.

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