Quelques réflexions - 12 Juillet 2017

Quelques réflexions - 12 Juillet 2017

Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans

Le Deutéronome met en avant l’écoute des paroles de Dieu et la fidélité à vivre ces paroles de vie qu’il donne à son peuple. Le premier verset de la lecture invite à l’écoute et tout le reste de la lecture explique comment ces paroles prennent l’homme tout entier: cœur, âme et force ; elles nécessitent l’adhésion de tout l’être « couché ou lev » ; pour s’en rappeler le croyant les inscrit sur son front et son poignet. Ce sont des paroles pour toute la famille : don reçu pour être transmis, don qu’on rumine, qu’on répète sans cesse ; ces paroles marquent l’univers familial et social : on les inscrit à l’entrée de la maison et aux portes de la ville.

Dans l’évangile, un père en difficulté vient trouver Jésus : son fils est malade, épileptique. Il s’adresse à Jésus avec l’invocation liturgique : « Seigneur prends pitié ». Prends pitié, mon fils est malade et tes disciples n’ont pas pu le guérir. Devant ce père impuissant à cause de la maladie du fils, Jésus dévoile une misère plus grande encore : le peu de foi des disciples. Quand ils s’approchent de Jésus, celui-ci prend le temps de l’enseignement. Avec un peu de foi, vous direz à cette montagne - et peut-être leur montre-t-il la montagne de la Transfiguration, (il en arrive juste), vous direz à cette montagne : « transporte-toi là-d’ici jusque là-bas, elle se transportera »… Le problème des disciples, ce n’est pas le manque de foi mais une foi insuffisante. La foi des croyants qui disent être croyants et pas pratiquants : ils croient mais trop peu pour que ça change quelque chose. Et cela nous arrive aussi.

Pour parler de la foi, Jésus prend la comparaison d’une graine de moutarde : une graine, il faut la semer, la cultiver, la faire grandir. Il y a dans la première lecture un avertissement bien spécial : « quand tu auras bien mangé et te seras rassasié, alors garde-toi d’oublier le Seigneur ». Il est si facile d’oublier que tout ce que nous avons vient de lui, est don de lui ; il est si facile de manger les cailles et la manne dans le désert et se retourner ensuite contre Dieu. Quand tu auras bien mangé et te seras rassasié de l’eucharistie, garde-toi d’oublier le Seigneur, et le don qu’il t’a fait. Les apôtres envoyés en mission pour annoncer et guérir, n’étaient pas encore allés jusqu’à guérir, jusqu’au bout de la mission et des paroles de Jésus.