Carmel de saint-Maur- Père JM Bouhans
Première lecture ; nous sommes dans le livre de
l’Apocalypse. Il y a plein de visions dans ce livre. L’ange dit d’abord : « je
te montrerai la femme, l’épouse de l’Agneau » ; et une ligne plus loin, l’ange
montre une ville qui descend du ciel. Il y a donc bien équivalence entre la
femme, l’épouse de l’Agneau et Jérusalem, la ville sainte. L’épouse et la Cité
ne font qu’un. Nous sommes presque à la fin de la Bible avec cette ville qui
descend du ciel ; rappelons-nous presque au début de la Bible : Babel, une
autre ville qui monte à l’assaut du ciel. Ici, la ville est différente,
éclatante et cristalline. Sa muraille est percée de douze portes avec le nom
des 12 tribus d’Israël et les fondations portent le nom des apôtres ; c’est
donc une ville pour une histoire d’amour, réunir à la fois à la fois les fils
d’Israël et ceux qui reçoivent le témoignage des apôtres.
Dans l’évangile, nous suivons Nathanaël et son
cheminement
: il est tout d’abord très dubitatif quand il entend parler de
Jésus. « Que peut-il sortir de bon de Nazareth ? ». Mais Jésus le décrit comme
un modèle d’Israélite, un homme qui étudie la Loi et les prophètes « sous le
figuier », - pour les rabbins c’était l’endroit idéal pour étudier la parole de
Dieu -, Nathanaël devient alors enthousiaste et il appelle Jésus « Rabbi » ; il
le regarde comme un maitre fidèle à la tradition. Il reconnait en lui le fils
de Dieu, le roi d’Israël, un Messie qui va restaurer, la grandeur du peuple.
Nathanaël ne vient pas de l’entourage de Jean comme André
et Pierre ; il ignore le baptême de Jean, et sans doute le témoignage de Jean
sur le baptême de Jésus. Il a sa vision très israélite du salut et Jésus ne lui
en fait aucun reproche. Il lui promet seulement de voir des choses plus grandes
encore, l’invite à faire le passage du Messie, roi d’Israël au Messie, fils de
l’homme. Il verra les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du fils de
l’homme. Et découvrira la communication possible entre le ciel et la terre et
cela se fait au-dessus, par le canal du fils de l’homme. Le fils de l’homme
vient pour unir la terre et le ciel. La difficulté de cette relation n’est
jamais le fait de Dieu mais vient du manque de décision de l’homme. Et le fils
de Dieu, l’Homme-Dieu entre à la perfection dans cette relation, et peut nous y
introduire.
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