vendredi 27 octobre 2017

Homélie pour les obsèques de notre Soeur Thérèse de la Croix 25 Octobre



Homélie pour les obsèques de notre Soeur Thérèse de la Croix 25 Octobre 2017

Carmel de Saint-Maur— Père Maurice Boisson

            Cet Évangile de la vigne a été lu à la messe du jubilé de profession religieuse de Soeur Thérèse de la Croix. Sans doute que cette comparaison de la vigne, profondément enracinée, greffée sur le cep, taillée et émondée pour porter un bon fruit, cette image devait parler à notre Soeur. Cette réalité de l’union au Christ l’a nourrie au cours de ses 69 années de vie religieuse au Carmel.

            La première lecture, prise dans la messe de la petite Thérèse, qui fut sa proche compagne intérieure, nous dit quelque chose des fruits muris au soleil de l’Amour de Dieu, de la fréquentation de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de Saint Jean de la Croix, dans la vie de Soeur Thérèse : douceur, tendresse, fidélité, solidité… des fruits de l’Esprit.


            « Vous ne pouvez pas porter des fruits de vous-mêmes, si vous ne demeurez pas en moi » dit Jésus.
            L’union au Christ est comme le sarment au cep, nourri de racines qui plongent dans la terre humaine, irriguée et fortifiée de la sève puisée à la source : l’Amour du Coeur de Dieu. Cette union au Christ est le noyau dur, non seulement de toute vie religieuse consacrée, mais de toute existence chrétienne.

            La fidélité et la solidité intérieure de Soeur Thérèse, vécues dans la rigueur et parfois dans la rigidité, reposaient sur la fidélité et la solidité de Dieu. Toute vie est par elle-même un message, transmis à travers les générosités mais aussi les fragilités, les faiblesses et les épreuves. Si nous attendions d’être saints et saintes pour que nos existences puissent dire quelque chose de Dieu et de l’Évangile… on ne saurait pas grand chose… et plus probablement rien !

            « Dans la vie contemplative, l’histoire d’amour passionnante pour le Seigneur et l’humanité s’écoule, jour après jour, à travers la recherche passionnée du visage de Dieu, dans la relation intime avec lui. » Ces quelques mots du Pape François dans Vultum Dei Quaere rejoignent ce que me disait l’une d’entre vous, mes Soeurs, à propos de Soeur Thérèse : « elle allait son chemin »… « jour après jour » dit François, dans la main bienveillante et sûre du vigneron, « comme un petit enfant dans les bras de sa mère » dit le Psaume, « cajolé, porté sur les genoux, réconforté » selon les belles images de la première lecture.

            Douceur et bonté éclairaient et éclairent le visage de Soeur Thérèse, comme des fruits, venus d’un intérieur serein et doux.
            J’ai très peu connu et vu Soeur Thérèse. Néanmoins, un souvenir me reste d’elle, qui restera marqué en moi :
            Ayant appris qu’elle était un peu fatiguée, un matin, en quittant l’autel, je m’approchai d’elle pour la saluer et lui dire un petit mot fraternel de soutien. Pour ne pas parler fort, je m’approchai de son oreille, et voilà qu’elle me fit un bisou, tout simplement, avec un petit sourire, avant de laisser retomber sa tête sur son épaule. Cela m’avait touché : j’allais la réconforter, elle me donnait sa paix, sa paix intérieure dans un geste de douceur, comme une caresse de Dieu, qui l’habitait.

            « Elle allait son chemin », notre Soeur Thérèse de la Croix. En ce moment, elle peut dire, comme Sainte Élisabeth de la Trinité, « Je vais à la Lumière, à la Vie, à l’Amour ! »

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