Quelques réflexions - 21 Octobre
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
Paul, à cet endroit de sa lettre, se met à parler
d’Abraham ? En parlant d’Abraham, il parle du livre de la Genèse, et le livre
de la Genèse c’est un livre de la Loi quand la Loi n’existe pas encore : il
faudra attendre le Sinaï. Et ce moment de l’histoire sans la Loi intéresse tout
particulièrement Paul.
Alors Paul s’émerveille en voyant la vie d’Abram : «
Abram eut foi dans le Seigneur et le Seigneur estima qu’il était juste » - cela
nous l’avons entendu hier - . Ce qu’Abraham a rencontré par la foi, c’est la
justice, la justification mais aussi un héritage et une descendance. La
justification par la foi fait naitre une histoire ; il y a un héritage, et donc
des héritiers et aussi une promesse. Il y a la naissance d’un peuple. La
justification par la Loi est une justification individuelle et personnelle. Et
dans ce cas à quoi bon parler d’Eglise ou oser la mission ou même vivre en
communauté ? La justice par la foi cela demande à être partagé, vécu ensemble.
Et c’est peut-être aussi cette solitude et cet
individualisme que Jésus vise dans l’enseignement aux disciples. Pourquoi la
parole contre Jésus est-elle pardonnée ? et pas une parole contre l’Esprit ?
Pour comprendre cherchons à voir ce qui se passe dans les écrits de Luc.
Regardons le reniement de Pierre... Ou les juifs qui ont livré Jésus par
ignorance comme le disent le livre des Actes… Regardons aussi les disciples
contraints à blasphémer, à maudire Dieu par Paul lui-même – et cela c’est Paul
qui le raconte au roi Agrippa à Césarée -. Cela ce sont des paroles contre le
Fils de l’homme mais il reste la possibilité de retrouver le chemin de la
communauté. Pierre et Paul ont su le faire.
Parler contre l’Esprit, c’est le fait de l’endurcissement
du cœur, le fait de ne pas vouloir reprendre le chemin de la communauté et de
s’enfermer dans son péché et son isolement. Le parole l’Esprit, c’est de
découvrir son péché et de dire « je sais que c’est un péché à moi, je sais que
cela est mal mais à moi, ça me plait ».
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