Quelques réflexions - 3 Mai
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
C’est la fête de Philippe et Jacques ; pour ne pas faire
de jaloux, Jacques est nommé dans la première lecture et Philippe dans
l’évangile.
L’évangile nous place dans le discours d’adieu de Jésus,
et l’ambiance est plombée, difficile ; et le langage de Jésus reste
énigmatique, un peu abstrait. Je devine Philippe un peu agacé quand Jésus
répond aux questions des autres apôtres. Un peu comme s’il disait : « Arrête de
nous raconter tout cela et allons à quelque chose de concret :
montre-nous le Père et cela nous suffit ! » Et dans sa
réponse, Jésus va lui marteler « Je suis avec vous et celui qui m’a vu a vu le
Père ; je suis dans le Père, je pars vers le Père ». Jésus ne propose pas une
apparition magique : il n’a rien d’autre à montrer que son amour, son intimité
avec le Père, cet amour qui circule entre lui et le Père.
Et Jésus insiste : le Père demeure en lui et fait ses
propres œuvres ; il doit être glorifié en lui. Dès lors, il ne s’agit plus de
demander une apparition du Père, mais de le découvrir en Jésus, dans sa vie de
Fils, dans sa vie de ressuscité. Il s’agit pour nous de le suivre, lui qui est
avec nous « le chemin, la vérité et la vie ». A notre tour, de témoigner de
cette circulation d’amour par toute notre vie. Nombreux sont dans notre monde ceux
et celles qui ont besoin de le découvrir.
Dans la première lecture, Paul parle d’une apparition à
Pierre puis aux Douze, (le 1° cercle autour de Jésus), puis d’une apparition à
Jacques, et aux autres apôtres (un 2° cercle qui déborde les Douze) : là se
trouve celui que nous fêtons aujourd’hui, le responsable de l’Eglise de
Jérusalem, mais aussi tous les autres apôtres… Ils débordent déjà le groupe des
12. Paul lui donne ici une place toute spéciale à Jacques. Il sait le rôle
d’apaisement qu’il a eu lors de l’assemblée de Jérusalem.
Après l’expression des tenants de la position dure et du
non abandon des pratiques juives de la circoncision, et de la cacherout, Pierre
va s’exprimer puis Barnabé et Jacques expliquera enfin : « J’estime qu’il ne
faut pas tracasser ceux qui, venant des nations, se tournent vers Dieu. Ceux
qui ont rencontré le Christ ressuscité ne peuvent que s’entendre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire