Quelques réflexions- 8 Mai
Carmel de Saint-Maur- Père JM Bouhans
Comment lire ce récit de l’emprisonnement de Paul ?
Peut-être faire des liens, tirer des fils avec d’autres textes pour mieux les
comprendre ?
Nous sentons bien que Luc relit cet événement comme une
théophanie.
Comme une des grandes nuits de délivrance, comme celles
de l’Exode, de Pâques, ou de sorties de prison dans le même livre des Actes.
Est-ce un tremblement de terre ou une manifestation de Dieu ? Ou encore des
hommes ébranlés, des prisonniers pris par le chant des apôtres qui ne cherchent
même pas à s’évader ; Paul prisonnier qui devient protecteur de son geôlier et
lui sauve la vie ; le geôlier baptisé et « avec toute sa famille »… c’est
tellement inattendu que Luc le répète trois fois en trois lignes !
Et la communauté de Jean aussi a vécu des temps
difficiles de persécution… L’évangile, les lettres de Jean et l’apocalypse en
témoignent, et même si ces écrits ne sont pas tous du même auteur, ils ont vu
le jour dans la communauté johannique qui a beaucoup souffert, et qui cherchait
à relire les évènements, à trouver un chemin dans les évènements qu’elle
vivait. Cela a donné les longs chapitres du dernier discours de Jésus. Cinq
longs chapitres de l’évangile de Jean – cela fait quand même un quart de
l’évangile -et ils peuvent nous paraitre étranges aujourd’hui. La réflexion de
Jean hier : « l’heure vient où tous ceux qui vous tueront s’imagineront qu’ils
rendent un culte à Dieu.
Ils feront cela, parce qu’ils n’ont connu ni le Père ni
moi. Eh bien, voici pourquoi je vous dis cela : quand l’heure sera venue, vous
vous souviendrez que je vous l’avais dit ». Cela explique bien la pensée des
magistrats de Philippes quand ils emprisonnent Paul et Silas.
Comment lire le discours d’adieu de Jésus. Il s’agit de
sa mort prochaine. Mais la liturgie nous donne ce discours d’adieu dans le
temps de Pâques. Cela respecte le projet de Jean qui relit ce moment d’adieu à
la fois dans les difficultés de sa communauté, et la lumière de la résurrection
de Jésus. Jésus peut dire alors : « il vaut mieux que je m’en aille », « pour
que vienne le défenseur » celui qui s’y connait « en matière de péché, de
justice et de jugement ». Le monde ne désarme jamais, mais ceux qui marchent
avec Jésus et le défenseur qu’il promet, iront jusqu’au bout de l’amour.
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