mardi 8 mai 2018

Quelques réflexions- 8 Mai


Quelques réflexions- 8 Mai
Carmel de Saint-Maur- Père JM Bouhans
Comment lire ce récit de l’emprisonnement de Paul ? Peut-être faire des liens, tirer des fils avec d’autres textes pour mieux les comprendre ?
Nous sentons bien que Luc relit cet événement comme une théophanie.
Comme une des grandes nuits de délivrance, comme celles de l’Exode, de Pâques, ou de sorties de prison dans le même livre des Actes. Est-ce un tremblement de terre ou une manifestation de Dieu ? Ou encore des hommes ébranlés, des prisonniers pris par le chant des apôtres qui ne cherchent même pas à s’évader ; Paul prisonnier qui devient protecteur de son geôlier et lui sauve la vie ; le geôlier baptisé et « avec toute sa famille »… c’est tellement inattendu que Luc le répète trois fois en trois lignes !


Et la communauté de Jean aussi a vécu des temps difficiles de persécution… L’évangile, les lettres de Jean et l’apocalypse en témoignent, et même si ces écrits ne sont pas tous du même auteur, ils ont vu le jour dans la communauté johannique qui a beaucoup souffert, et qui cherchait à relire les évènements, à trouver un chemin dans les évènements qu’elle vivait. Cela a donné les longs chapitres du dernier discours de Jésus. Cinq longs chapitres de l’évangile de Jean – cela fait quand même un quart de l’évangile -et ils peuvent nous paraitre étranges aujourd’hui. La réflexion de Jean hier : « l’heure vient où tous ceux qui vous tueront s’imagineront qu’ils rendent un culte à Dieu.
Ils feront cela, parce qu’ils n’ont connu ni le Père ni moi. Eh bien, voici pourquoi je vous dis cela : quand l’heure sera venue, vous vous souviendrez que je vous l’avais dit ». Cela explique bien la pensée des magistrats de Philippes quand ils emprisonnent Paul et Silas.

Comment lire le discours d’adieu de Jésus. Il s’agit de sa mort prochaine. Mais la liturgie nous donne ce discours d’adieu dans le temps de Pâques. Cela respecte le projet de Jean qui relit ce moment d’adieu à la fois dans les difficultés de sa communauté, et la lumière de la résurrection de Jésus. Jésus peut dire alors : « il vaut mieux que je m’en aille », « pour que vienne le défenseur » celui qui s’y connait « en matière de péché, de justice et de jugement ». Le monde ne désarme jamais, mais ceux qui marchent avec Jésus et le défenseur qu’il promet, iront jusqu’au bout de l’amour.

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