Quelques réflexions - 3 Octobre
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
Job a vécu des situations dramatiques. Mais parce qu’il
est originaire d’un pays païen, il peut poser à Dieu toutes les questions
possibles. Un de ses amis a essayé d’apaiser Job en le poussant à se
reconnaitre coupable et en demandant le châtiment. De plus, l’espérance qu’il
lui donne est un peu simpliste : la souffrance n’a qu’un temps comme toutes les
réalités de la vie. Si cela peut satisfaire quelqu’un qui ne souffre pas, cela
n’apporte pas grand-chose à celui qui souffre. Job va donc répondre… Il reconnait
la grandeur de Dieu mais au fond de lui, il garde le secret espoir de pouvoir
l’interroger. « Qui osera lui demander : ‘Que fais-tu là,’ ».
Pris entre Dieu qu’il entrevoit comme inaccessible et son
désir de pourvoir s’expliquer avec lui… « Je ne suis pas sûr qu’il écoute ma
voix », Job ici insinue discrètement un espoir ténu d’entendre Dieu répondre à
son appel ?
Trois rencontres dans l’évangile d’aujourd’hui : dans la
deuxième rencontre, Jésus invite un homme à le suivre. Deux autres rencontre
encadrent cette invitation de Jésus et là, ce sont deux candidats qui proposent
à Jésus : « Je te suivrai ». Finalement, aucun ne suivra Jésus. Par des paroles
abruptes, Jésus conteste leurs projets. Jésus montre les conditions de la
marche derrière lui. Le suivre est un chemin risqué et suppose des ruptures
difficiles. Jésus ne cache pas les conditions de la marche à sa suite : Tout
d’abord perdre toute sécurité : pas de tanières ni de nids pour les ouvriers de
l’évangile, même pas une pierre pour reposer la tête. Il y a là une certaine
précarité dans la mission du Fils de l’homme comme dans celle des
disciples-missionnaires. Ensuite se méfier de ce qu’on a toujours fait, même ce
qui nous parait le plus naturel, même si c’est enterrer son père. Un disciple-missionnaire
ne dit pas : « on a toujours fait comme ça ». Il invente du neuf. Enfin se
concentrer sur le but proposé : nous avons toujours la tendance à retourner à
nos anciens esclavages, à regarder en arrière comme le peuple du désert.
La mission avec Jésus, c’est regarder vers l’avenir, sans
regret et sans nostalgie. Pour un disciple de Jésus : tout est devant lui. Il
n’a rien perdu. Il avance.
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