Quelques réflexions - 8 Octobre

Quelques réflexions - 8 Octobre

Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans

Dans la lettre aux Galates, Paul se raconte. Il persécutait les chrétiens au nom de sa foi juive pour sauvegarder la gloire de Dieu. En effet pour un juif fidèle aux traditions de ses pères, Dieu ne peut avoir un fils, et Christ ne peut être Dieu puisqu’il refuse la Loi, et qu’il meurt comme un bandit pendu à la croix.

Puis l’événement de Damas vient tout changer. Paul ne raconte rien de cet évènement mais y fait allusion avec des termes semblables à ceux des vocations de prophètes ou de disciples : il est à la fois mis à part, appelé, objet d’une révélation… Le chemin de Damas est le point de départ de sa mission, et Paul passe aussi par le désert. Il prend trois ans pour méditer à la fois les Ecritures et son passé de pharisien à la lumière de la résurrection.

Dans l’évangile, c’est l’épisode bien connu de Marthe et Marie ». Un texte qui pose question puisqu’il y a quatre versions de ce texte ! Nous avons entendu : « Une seule chose est nécessaire » ; mais il y a aussi : « peu de chose est nécessaire » ; ou encore : « peu de chose voire une seule est nécessaire » ; ou même rien du tout, - ce morceau de phrase est supprimé -. « Détail ! » peut-on penser mais c’est aussi le signe que ce texte fait débat depuis longtemps.

La manière d’appeler Jésus « Seigneur » fait replacer cet épisode dans un contexte postpascal. On pourrait le rapprocher alors du débat de la première communauté – nous sommes chez Luc - entre le service des pauvres et le service de la parole. Il s’agit à la fois de faire l’un et l’autre. C’est bien d’être à la messe le matin, mais l’heure de midi viendra et le repas ; heureusement, les patates seront épluchées, et cuisinées, et la table mise. Dans votre maison, tout le monde n’est pas chargé de la formation, de l’économat, de l’accueil, mais tous les services sont utiles pour tous. Peut-être nous faut-il entendre : « Marthe, Marthe, tu te donnes du souci ; tu t’agites pour bien des choses. C’est ton choix et nous serons heureux de passer à table. « Une seule est nécessaire ». Et cette chose est peut-être encore à découvrir. « Marie a choisi la meilleure part » : choisir de l’intérieur ce que l’on fait.