Quelques réflexions - 19 Juillet
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
Les
soirs d’éclipse de lune, il y a un spectacle. Mais pour faire la fête, mieux
vaut profiter de la lumière d’une nuit de pleine lune… La lecture d’aujourd’hui
rassemble sans doute des éléments de diverses époques ! Tout d’abord une
fête traditionelle de bergers nomades prêts à partir pour les pâturages d’été.
C’est une célébration familiale ou avec des voisins, la nuit de la pleine lune.
On marque les poteaux de la tente avec le sang des animaux : une manière
de demander la protection divine pour cette saison où la vie du clan et du
troupeau est davantage menacée : maigres pâturages, maladies du bétail,
points d’eau asséchés, mauvaises rencontres, pillards…
Ce
fait ancien mis en forme par les prêtres au temps de l’exil garde toute sa
force pour le peuple exilé quand il n’y a plus de Temple, plus de terre, plus
de roi. Il faut alors s’organiser de manière plus familiale pour que la foi se
transmette, et se souvenir aussi comment Dieu est passé, a traversé le pays
d’Egypte pour soutenir son peuple et le libérer.
Le mot Pâque évoque aussi un
jeu d’enfants quand ils passent les uns sur les autres « à saute
moutons ». C’est ce que Dieu fait la nuit de la libération : « Je
verrai le sang, et je passerai : vous ne serez pas atteints par le fléau »
dévastateur.
Dans
l’évangile, une rencontre de Jésus avec les Pharisiens. Ils n’ont pas la
simplicité des peuples nomades de la première lecture, ni la simplicité de
Jésus, nomade lui aussi. Ils ont vu les disciples arracher des épis et les manger mais n’ont pas vu qu’ils
avaient faim : Jésus lui le sait et va leur parler de quelqu’un qu’ils
aiment bien et qui lui aussi avait faim : le roi David ; et il a pris
les pains offerts à Dieu pour nourrir ses soldats, alors que cela n’était pas
permis. Pour Jésus, si une loi laisse les gens avoir faim, c’est surement une
mauvaise loi.
Et
pour Jésus aussi, ce ne sont pas les choses de la religion qui sont sacrées
mais ce qui est sacré, c’est la personne qui est là devant lui, en face de lui.
La Loi, Jésus la connait, il la respecte, et surtout il la met au service de
l’homme. Et ce qu’il n’aime pas ce sont, ceux et celles qui se servent de la
Loi et du Temple pour dominer. Jésus n’aime pas le cléricalisme des pharisiens car
lui, il est « plus grand que le Temple ».
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