Quelques réflexions - 26Juillet

Quelques réflexions  - 26Juillet

Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans

Le mot « loi » résonne souvent de façon rude ou rigide pour un esprit occidental. Son équivalent hébreu, ‘Torah’, provient d’une racine qui signifie ‘jeter’, ‘jeter devant’, ‘lancer’. C’est le caillou que lance le petit berger pour indiquer la direction au troupeau ou bien, avec lequel il attire l’attention d’une brebis qui part à l’écart du chemin pour qu’elle revienne.

Dans la lecture d’aujourd’hui, la Loi des dix Paroles comporte 3 groupes de paroles :

·    Tout d’abord : Dieu parle à la première personne et il fonde toute loi sur la libération d’Egypte et énonce l’interdit fondamental : pas d’autres Dieu, ni de culte aux idoles.

·    Ensuite : on parle du Seigneur à la 3° personne : d’abord un interdit : ne pas invoquer le nom de Dieu pour le mal. Et deux ordres positifs sur le sabbat et les parents.

·    Enfin on trouve les cinq interdits très brefs où l’on parle seulement des relations avec le prochain.

Dans l’évangile, les disciples questionnent Jésus et il reprend la parabole du semeur en insistant sur les causes de l’échec.

·    Le sol est tellement tassé sur les chemins pris par les bergers et leur troupeau pour couper à travers champs que la semence n’y entre pas, reste étrangère au terrain, reste « hors sol ». Il suffit d’une intervention extérieure du Mauvais – d’une volée de moineaux - pour tout dévorer.

·    Détresse et Persécution : c’est la situation de la communauté de Matthieu quand il écrit son évangile. L’échec vient de celui qui reçoit la parole, ne prend pas de risques et ne lui permet pas de s’enraciner.

·    Le monde paysan sait ce qu’est une épine : – « tu peux toucher un caillou, il n’entre pas dans la peau, me disait un jour un paysan, – mais une épine est si petite qu’elle peut entrer dans la peau sans qu’on s’en aperçoive, devenir si gênante qu’elle empêche de travailler ». La corruption, l’amour de l’argent n’est-elle pas comme une ronce, une épine qui souvent peut bloquer notre monde aujourd’hui ?

Thomas Merton en lisant ce texte, observait avec intérêt que pour Christ les richesses ne sont pas douces et agréables mais qu’elles sont des épines.