P JM Bouhans
Avec la guérison du paralytique porté par quatre hommes
de vendredi dernier et jusqu’à la guérison d’un autre homme à la main paralysée
mercredi prochain, l’évangile de selon s. Marc nous présente une série de
controverses entre Jésus et l’élite religieuse de son temps. Le fait d’avoir
encadré ces controverses par la guérison de deux hommes atteints de paralysie
est peut-être un clin d’œil de la part de l’auteur. Ces controverses nous
montrent une élite religieuse totalement paralysée dans les détails ; leur
manière d’épier Jésus, de surveiller les disciples, de comparer leur manière de
vivre avec leur propre façon d’agir ou encore avec les disciples de Jean n’est
pas un signe de bonne santé ; c’est bien le signe d’une paralysie spirituelle
dont ils pourraient guérir eux aussi, s’ils s’en remettaient à Jésus.
Jésus est encore dans les débuts de sa mission. Sa
manière de vivre et celle de ses disciples scandalise parce cela n’a rien à
voir avec les règles de vie de l’élite religieuse. Ainsi pendant que les disciples
de Jean le Baptiste jeunent, les disciples de Jésus paraissent bien loin de
cette habitude. Et de fait le problème est celui de l’indépendance de Jésus et
de ses disciples en matière d’habitudes et de lois – ils se montraient très
libres au niveau du sabbat et des règles de pureté -. Jésus justifie cette
attitude avec une déclaration pour affirmer la présence de l’époux pour ses
noces et deux courtes paraboles
Si les disciples ne jeunent pas c’est bien parce qu’ils
n’ont rien à attendre : pour eux, les temps messianiques sont déjà là. Les
paraboles du vêtement et des outres nous donnent la même réponse sous une autre
forme à l’étonnement des pharisiens. Une parabole n’est pas une comparaison. La
finalité de ces paraboles souligne une incompatibilité : il ne faut pas
mélanger le neuf avec l’ancien sous peine de perdre l’un et l’autre. Le peuple
nouveau est né pour l’alliance nouvelle proposée par Dieu aux hommes à travers
son fils. Ce peuple aura à vivre de manière nouvelle pour conduire à leur plénitude
les recherches anciennes : il s’agit de s’ouvrir pour accueillir la
manifestation de Dieu qui à travers son esprit se réalise en nos vies.
Et c’est une heureuse coïncidence de trouver la première
lecture. Elle fait la différence entre les prêtres du Temple de Jérusalem et
celui qui est prêtre à la manière de Melkisedeq. Jésus ne s’attribue pas cet
honneur d’intervenir en faveur des hommes dans leurs relations avec Dieu… mais
il vit ce service avec un grand cri et dans les larmes, des prières et des supplications
à Dieu qui pouvait le sauver de la mort ». Il « apprit par ses souffrances »
l’obéissance : c’est une constante dans les sciences de l’éducation dans la
Grèce de l’époque… il ne s’agit pas d’une soumission bête à tout ce qui arrive…
Il ne s’agit pas d’apprendre longuement des règlements mais de relier notre
expérience de chaque jour avec ce que nous connaissons de l’expérience du
Christ en sa passion pour l’homme.
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