P JM Bouhans
Pour bien comprendre l’évangile d’aujourd’hui, il faut le
situer dans son con-texte avec les 4 lignes lues samedi, où la famille de Jésus
demande à le voir : elle vient pour se
saisir de lui et elle affirme qu’il a perdu la tête. Pour la fa-mille, Jésus est
fou. La fête de Timothée et Tite nous a détournés hier d’un morceau d’évangile
pris en sandwich entre cet épisode de la famille qui vient se saisir de Jésus
et ce que nous avons lu ce matin - et qui concerne encore sa famille.
Dans ce passage non lu les scribes accusent Jésus d’être
possédé. Pour eux c’est clair : un diable l’habite. Il est fou dit la famille.
Il est possédé disent les scribes. Et Jésus va leur montrer que s’il y a
affrontement, il ne faut pas se tromper d’adversaire. Pour les scribes : Jésus
est d’origine démoniaque parce que ses actes ne bénéficient pas de leur label.
Jésus leur explique alors que l’homme fort –
le mal - habite bien la maison : il y sème même la division. Il laisse
entendre que lui-même est le plus fort : il peut ligoter le mal et le mettre
hors de la maison. Jean le Baptiste avait déjà parlé de Jésus comme d’un plus
fort. Il s’agit donc faire un effort de discernement pour découvrir où est
l’esprit. Et le manque de discernement empêche de voir celui qui peut ligoter
le mal : c’est le péché contre l’esprit impossible à pardonner.
Quand le dialogue reprend avec la foule et avec sa
famille, - c’est l’évangile que nous avons lu ce matin - qui donc alors fait
partie de la maison ? Cette maison, - celle où Jésus parle, ou sa propre
maison, sa famille, ou encore la première communauté conduite par Jacques,
frère du Seigneur et qui rassemble quantité d’autres frères ; ces maisons
seraient-elle des maisons divisées ? Y a-t-il en chacun, chacune de nous le
discernement qui permet de découvrir dans la Parole la volonté de Dieu et aussi
la force pour la réaliser ?
Regardons maintenant la première lecture ... les quatre
premiers versets nous parlent des sacrifices anciens : « toujours les mêmes,
offerts chaque années, indéfiniment ». Ce caractère répétitif du culte ancien
marque bien son inefficacité. Cela est à mettre en miroir avec la fin de la
lecture qui nous parle de l’offrande de Jésus. Entre cette situation précaire
et le salut acquis de manière définitive, l’auteur nous montre le chemin suivi
par Jésus. Jésus reprend à son compte le psaume pour dire à son Père : ‘Tu n’as
voulu ni sacrifice, ni offrande… Me voici, je suis venu, mon Dieu, pour faire
ta volonté… » Un chemin déjà proposé aussi dans l’évangile : « celui qui fait
la volonté de Dieu est pour moi un frère, une sœur, une mère ». Une fois pour
toutes…
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