P JM Bouhans
Dans le temps de Noël et de l’Epiphanie c’est la première
lecture qui prend le rôle de lecture continue avec la première lettre de Jean.
Et l’Evangile dans la semaine d’après l’Epiphanie présente toujours d’autres
épiphanies de Jésus. Il y avait hier l’épiphanie de la division des pains, du
pain partagé avec 5000 hommes et aujourd’hui dans la suite du texte d’hier une
autre épiphanie. Il y a trois moments importants dans le texte d’aujourd’hui :
tout d’abord, le départ pour Bethsaïde et la séparation de Jésus d’avec les
disciples, ensuite l’épiphanie salvatrice de Jésus, et enfin la montée de Jésus
dans la barque, l’incompréhension des disciples, l’accostage à Génésareth.
Reprenons pas à pas.
La séparation de Jésus d’avec les disciples : cela est
rare dans l’évangile de Marc où Jésus reste d’ordinaire très proche des
disciples. Ici Jésus reste à terre et ses disciples s’en vont par mer. Jésus
monte dans la montagne et les disciples sont en bas dans la barque. Puis le
récit prend une dimension fantastique : il fait nuit et Jésus voit les
disciples se débattre dans la barque avec les rames. Oui, tout le récit est
fantastique : Jésus voit dans la nuit ; les vents contraires ne l’arrêtent pas
; il marche sur la mer. Jésus surpasse tous les éléments qui mettent en danger
les disciples. Il y a ce moment-là une information curieuse : « il allait les
dépasser ». Cela rappelle énormément Dieu qui passe à côté de Moïse au Sinaï et
à côté d’Elie à l’Horeb : Dieu les dépasse et ils le voient seulement de dos :
il s’agit là aussi d’une théophanie, d’une épiphanie. C’est alors une parole de
Jésus qui va favoriser la reconnaissance. Confiance, c’est moi… Moi, JE SUIS…
». C’est d’ailleurs la seule parole du récit mais c’est une affirmation divine.
Faut-il parler de reconnaissance ?… Marc va parler davantage d’incompréhension.
C’est la première fois qu’il emploie ce mot pour parler de l’attitude des
disciples. Plus la révélation salvifique de Jésus s’affiche, et plus les
disciples semblent régresser vers une dureté de cœur. Il faudra du temps pour
que Jésus ouvre l’esprit des disciples. Le but de la traversée était Bethsaïde.
Au verset qui suit le texte d’aujourd’hui, la barque accoste à Génésareth.
Jésus et les disciples arriveront à Bethsaïde deux chapitres plus loin :
peut-être le temps nécessaire à Jésus pour tenter de les sortir de leur aveuglement.
En regardant du côté de la lettre de Jean : « comment
aimer Dieu que nous n’avons pas vu ? Jean pose la question et suggère des
pistes : nous aimer les uns les autres, participer au même esprit, proclamer
notre foi en Jésus Christ, fils de Dieu. Série de pistes tout à fois simples et
pas si simples. A vivre dans la simplicité chaque jour.
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