P JM Bouhans
Marc nous dit souvent que Jésus enseigne sans nous dire
ce qu’il enseigne. Et nous avons commencé hier un long discours de Jésus,
l’enseignement en paraboles. Et là nous avons les paroles de l’enseignement.
« La lampe vient » La traduction officielle pour la
liturgie donne cette traduction littérale dans une note mais traduit dans ce
que nous avons entendu « la lampe est apportée ». C’est plus élégant mais sous
traduit. La lampe vient ; cela fait bizarre sauf si Marc nous parle d’une lampe
qui se déplace, qui a des pieds et qui marche… sauf s’il nous parle de Jésus.
Il arrive à Jésus de nous dire qu’il est la lumière du monde. Pourquoi ne
serait-il pas la lampe qui marche. Cette lampe, on peut la mettre sous le lit
et s’endormir dessus ou s’en servir pour qu’elle éclaire chaque moment de notre
vie. C’est bien différent. Et si la lumière est une personne, on peut aussi
l’entendre : Jésus est cette lumière qui vient, qui nous est donné, il parle
aussi et la sentence qui termine la parabole nous appelle à le recevoir comme
parole : « si quelqu’un a des oreilles pour entendre qu’il entende » cela vient
dans la continuité de la parabole du semeur qui se terminait aussi par la même
remarque.
Puis vient une autre parabole sur la manière d’entendre,
sur la mesure. Différents verbes sont utilisés : utiliser une mesure, donner
encore plus, donner, enlever ? Faut-il penser c’est Dieu qui mesure, ajoute,
donne et enlève ? Ou faut-il penser que Dieu est à l’origine de ce qui est
positif : il mesure, ajoute, donne, et que c’est le Satan qui enlève ? Quelques
versets plus haut, dans la parabole des terrains, c’est bien le Satan qui
enlève la Parole de Dieu. Ou faut-il penser enfin que celui qui ouvre ses
oreilles, qui n’a pas la nuque raide et qui a donc un coeur ouvert, recevra
toujours plus de richesse relationnelle alors que celui qui ferme ses oreilles,
celui qui a la nuque raide – c’est une paralysie du côté des oreilles -, celui
qui ferme son cœur va jusqu’à perdre même les relations qu’il pouvait avoir.
La lettre aux Hébreux nous montre comment Jésus a ouvert
un chemin nouveau pour cette vie relationnelle avec Dieu et avec les autres. «
Nous avons pleine assurance d’accéder au sanctuaire par le sang du Christ…
Approchons donc ». Et la fin de la lecture se tourne vers les destinataires de
la lettre, vers nous qui l’écoutons aujourd’hui : c’est le chemin de la vie
chrétienne qui est rappelé : veiller les uns sur les autres pour nous stimuler
à vivre dans l’amour, nous exciter à la charité et aux œuvres bonnes… et faire de
nos assemblées des lieux de rencontres avec Dieu et avec les autres.
Aujourd’hui ne fermons pas notre cœur, recevons sa lumière, écoutons la voix du
Seigneur.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire