P JM Bouhans
Hier, des opposants prenaient la décision de faire périr
Jésus. Quelqu’un l’a-t-il prévenu ? Nous ne savons pas. Mais aujourd’hui, Jésus
se retire – et le verbe grec a sens de fuir le danger – Jésus se retire au bord
du lac. Et là il est affronté à un autre risque : la foule… Elle pourrait
devenir dangereuse pour lui et même l’écraser… il faut prévoir une barque pour
servir d’échappatoire…
Et cette foule vient de plus en plus loin : de Judée et
de Jérusalem, c’est encore normal… mais elle vient aussi d’Idumée, c’est de là
que vient Hérode ; d’au-delà du Jourdain : une région nouvellement rattachée à
Israël ; de Tyr et de Sidon et ceux-là viennent d’en dehors des frontières
d’Israël. Les malades lui tombent dessus et les esprits impurs quand ils le
voient tombent à ses pieds. Les deux verbes sont différents mais se servent
d’une même verbe grec.
Et toujours la même interdiction faite aux esprits
mauvais de parler. Ils ne sont pas des témoins assez crédibles pour affirmer
que Jésus est le Fils de Dieu. C’est bien l’identité de Jésus que l’évangéliste
a donné depuis le tout début de son Evangile, cela ne correspond pas à
l’expérience que la foule ou même les disciples ont de Jésus pour le moment et
cette affirmation ne prendra tout son sens que pour ceux qui seront témoin de
la mort et la résurrection de Jésus.
Pour la première lecture, l’auteur nous prévient : «
voici l’essentiel de ce que nous voulons dire ». Et en deux lignes, il nous dit
ce qu’il va développer en deux chapitres : l’accomplissement, la plénitude du
service ou de la liturgie vécue par le Christ qui est bien supérieure à tout ce
que les hommes peuvent proposer.
Dans un second temps, il peindra ensuite un tableau pour
montrer « l’essentiel » qu’il a résumé plus haut : la supériorité du culte
rendu par Jésus Christ, c’est lui le médiateur d’une alliance nouvelle, et
notre place définitive qui n’est pas dans un temple de notre terre (si beau
soit-il et même si bien rendu par le Jour du Seigneur), mais notre place est
avec le Christ auprès de Dieu. Nous avons la même succession : culte / alliance
/ institutions mais cette fois tout est mené à sa plénitude par le Christ mort
et ressuscité.
Finalement Jésus demandait aux possédés de se taire. Mais
maintenant Jésus est passé par la mort et la résurrection ; et l’auteur de la
lettre aux Hébreux peut sortir du silence et témoigner de l’accomplissement
apporté par le Christ.
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