P JM Bouhans
La parole du Seigneur était rare en ces jours-là. Et
pourtant Samuel ne laisse pas la Parole de Dieu sans effet : tout d’abord, il
ne connaissait pas Dieu mais il sera porteur de sa parole, son prophète. Samuel
passe de la non connaissance de Dieu à la rencontre et au dialogue avec lui.
Eli est âgé et sa vue baisse, Il cherche à comprendre,
cherche la lumière. Il passe de « je ne t’ai pas appelé » à la nouveauté d’une
parole qui se fait moins rare. Alors qu’il prend Samuel pour son fils –
peut-être trouve-t-il en lui davantage de satisfaction qu’en ses deux brigands
de fils – il comprend que Samuel n’est pas là pour lui mais pour répondre à
l’appel de Dieu. Il le conseille alors : « Tu diras : Parle Seigneur ».
Aujourd’hui, l’évangile laisse en moi un souvenir que
peut-être déjà je vous ai partagé. C’est ce partage d’évangile où une maman
argentine disait : « Oui, la belle-mère de Pierre est tombée malade. L’autre jour, on nous a
dit que Jésus avait appelé Pierre et il est parti, comme ça, tout d’un coup,
aussitôt, sans dire au revoir à sa femme et à ses enfants. Je comprends qu’elle
soit tombée malade. Et on en parle à Jésus et Jésus s’approche, en parle avec
elle. La voilà rassurée. Elle devient même une disciple : elle se lève pour les
servir ». Cette femme avait vu partir plusieurs de ses enfants pour du travail
; elle était parfois restée longtemps sans nouvelles ; elle savait de quoi elle
parlait. Comme parfois quand nous portons le souci de la santé d’un parent,
d’un ami, d’un proche ou de quelqu’un que nous ne pouvons même pas visiter
parce qu’il est trop loin. Et dans notre tête, c’est comme cette affluence
quand la nuit tombe et que se termine le sabbat, comme toute la ville à la
porte de la maison… Et après la nuit, il faut parcourir la Galilée, partir
ailleurs, aller plus loin… Il y a tant à faire, tant de gens qui attendent.
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