P JM Bouhans
Depuis la fête de Saint Jean, le 27 décembre, la liturgie
de la semaine nous offre de lire la lettre de saint Jean… pour nous rappeler
qu’en nous arrêtant devant la crèche, nous avons non seulement à nous
émerveiller mais à faire des choix dans nos vies, dans notre manière de vivre
et de croire.
Continuons donc la méditation : Dieu est amour, à
l’origine de l’amour. Ce n’est pas une idée mais un amour manifesté : il a
envoyé son Fils (cela est répété deux fois) pour que nous vivions, et pour le
pardon des péchés. De notre côté, l’amour des autres est chemin vers Dieu.
Celui qui aime connait Dieu. Celui qui n’aime pas n’a pas connu pas Dieu. Il
n’a pas connu Dieu : c’est alors une expérience encore non réalisée mais
toujours possible. La porte reste ouverte.
L’évangile offre une belle application concrète de la
lettre de saint Jean. Dieu a envoyé son fils pour que nous vivions par lui :
vivre par lui en partageant tout, en partageant notre amour. Les disciples
proposent une solution : « Renvoie-les ! Qu’ils aillent dans les supermarchés
des environs s’acheter de quoi manger». Jésus lui, les engage pour autre chose.
Pour le partage, il faut un peu d’organisation : des
groupes assis sur l’herbe verte, des carrés de cent et de cinquante. Partager,
ça n’a rien à voir avec la pagaille. Et pour Jésus, partager c’est lever les
yeux au ciel, se tourner vers le Dieu créateur, Seigneur de l’univers ! C’est
important de se tourner vers lui : il nous demande aussi d’être à notre tour
des seigneurs de l’univers, pour dominer la situation de manque et pour que
chacun vive et y trouve son compte.
Et c’est alors l’abondance, une foule rassasiée et des
paniers pleins. C’est l’abondance, bien autre chose que la croissance. Ou la
consommation. Il y a tant de voix pour dire « renvoie-les : les Grecs, il y a
un an… les terroristes… les migrants… les fauteurs de troubles qui ont la
double nationalité c’est-à-dire autant français qu’étrangers… Faut-il les
renvoyer ou bien leur ouvrir les bras ? Dieu notre Père qui a envoyé ton fils
dans le monde tout autant divin et humain, - un peu comme une double
nationalité - apprends nous à vivre le mystère de Noël.
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