P JM Bouhans
Saül est le roi désavoué par le Seigneur. Il n’a pas
compris que sa fonction royale était un service et non une manière d’accumuler
pour lui. Le Seigneur veut donc en changer. Le nouvel élu du Seigneur
remplacera donc Saül et sera consacré par le même Samuel, par le même rite du
repas sacrificiel et de l’onction ; mais le choix sera bien différent : ce ne
sera plus quelqu’un d’imposant par la taille comme Saül. Samuel qui voit le
premier fils de Jessé de grande taille pense que c’est lui le nouveau roi. Et
bien non, il faudra attendre le dernier, le tout petit pour trouver ce nouveau
roi : c’est le cadet oublié dont personne n’a imaginé un instant qu’il pourrait
faire l’affaire. Il est bien tout le contraire d’un guerrier, c’est un gamin
aux beaux yeux et à la bonne bouille.
Pour l’Evangile d’aujourd’hui, la première question à se
poser est : que font les pharisiens dans un champ de blé le jour du sabbat. La
première occupation du sabbat c’est l’étude de la Loi… le dernier des 39
travaux interdits ce jour-là, c’est de sortir- ou le parcours est alors très
limité -. Les pharisiens ne sont pas en train d’étudier la Bible, ils ne se
cantonnent pas aux limites de la bourgade… ils sont dans les champs à l’affut
de la critique qui pourrait alimenter une controverse avec Jésus. Et ils la
trouvent quand les apôtres froissent des épis – dans les travaux interdits, il
y a le fait de moissonner mais froisser des épis n’a rien à voir avec la
moisson -. C’est pourtant leur remarque : « Regarde ce que font tes disciples
le jour du sabbat ! Cela n’est pas permis. »
Et Jésus répond, comme bien souvent dans l’évangile selon
saint Marc, par une contre-question – il n’en attend pas de réponse mais cela
lui permet d’aller plus loin, - ici en reprenant un argument biblique - David
le roi Messie de la première lecture est celui qui doit nourrir son peuple ; et
pour ravitailler ses troupes, il entre dans un temple et prend les pains
d’oblation : des pains qui sont toujours en présence de Dieu et qu’on change
chaque semaine dans un rite bien spécial et les pains récupérés servent à la
nourriture des prêtres. Et David va prendre ces pains. Pour Jésus, la Loi,
c’est vivre en fils du Père et reconnaitre le besoin de l’homme, sans
surajouter indéfiniment des obligations de pacotille.
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