Dans la file ! Comme tout le
monde ! Pas de passe-droit, pas de signe distinctif… à son tour, Jésus
entre dans l’eau. Il se fait baptiser par Jean comme tout le peuple. Quand
même ! il aurait pu rester sur la rive à regarder de haut tous ces gens
qui venaient chercher vers Jean-Baptiste un peu de miséricorde, de paix
intérieure, pour en ressortir meilleurs… Jésus n’avait pas besoin d’être
baptisé. En prenant son tour dans la file, Jésus est solidaire de tous ces gens
qui cherchent à être meilleurs, qui reconnaissent leurs faiblesses, qui ont
besoin de sentir la miséricorde de Dieu. Jésus n’en a pas besoin, il est celui
qui nous baptise, il est lui-même miséricorde du Père, il veut être avec nous,
pas à côté, c’est la logique et la vérité de Noël, il vient habiter parmi nous.
Il descend dans l’eau pour nous sortir de l’eau. Nous ne pouvons pas aider les
autres si nous ne sommes pas dans leur file, dans leur attente, dans leur désir.
On peut être avec et être dans un Monastère.
Après Noël et l’Epiphanie, le Baptême de
Jésus est le 3° signe fort qu’il n’est pas venu
« pour du beurre », pour faire trempette » comme disait
le cardinal Marty, faire un petit tour et on s’en va. A Noël sur la paille de
la mangeoire il vient nous sortir de la paille sur laquelle nous nous mettons,…
à l’Epiphanie, par son étoile, il nous sort de la nuit, des obscurités que nous
laissons entrer dans notre cœur, à son Baptême que nous fêtons aujourd’hui il
nous sort la tête de l’eau où souvent nous nous enfonçons et où parfois nous
coulons… Dieu en Jésus est avec nous, et
pas à côté, pour que nous soyons avec lui et avec les autres. Il est en nous
pour que nous soyons en lui, il nous aime pour que nous nous aimions les uns
les autres. Il nous tire vers le haut pour que nous nous relevions les uns les
autres.
La vraie humilité est celle de Dieu qui
fait gravir les échelons en descendant, de Jésus qui nous est manifestée aujourd’hui.
Ce n’est pas de baisser la tête ni les yeux, ni de se déconsidérer pour montrer
encore mieux notre orgueil, c’est comme Jésus accepter de descendre avec les
autres dans l’eau qui régénère et recevoir le geste qui remet debout et nous
fait relever la tête.
Alors que Jésus est dans l’eau, il prie
et le ciel s’ouvre dit Luc. Le ciel, chargé des nuages et des orages se lézarde
pour laisser passer l’Esprit-Saint sous la forme d’une colombe et faire
entendre une parole de tendresse : toi tu es mon fils, ma fille bien-aimé,
En toi je trouve ma joie.
La colombe du début de la création,
porteuse de vie, de naissance, la colombe du déluge, qui ramène dans son bec un
brin d’olivier tout frais, signe que la vie reprend. La colombe, l’Esprit-Saint
qui continue de traverser les nuages et les brouillards de nos égoïsmes, de nos
replis, de nos peurs, de nos fermetures, pour nous faire entendre la même
parole de tendresse : toi, chacune, chacun, tu es mon fils, ma Fille
Bien-Aimée. Alors vis en fils et en fille bien-aimée, ça me rend heureux dit
Dieu.
Ensemble vous serez ardents à faire le
bien dit saint Paul à son compagnon Tite dans le deuxième lecture- cette fête
du baptême de Jésus ne clos nullement la réalité de Noël, elle appelle à vivre
toutes ces richesses de grâce, de lumière, de paix dans l’ordinaire, le temps
ordinaire dans lequel nous entrons, le creux du quotidien, les événements…
appellent dit encore Paul, à vivre ces richesses dans le temps présent, de
manière raisonnable, en ajustant nos propre désirs et nos choix au désir de
Dieu.
C’est la justice et la piété dont parle
Paul … Si nous tournons la page liturgique de ce temps de Noël, ne fermons
pas le Livre de la Vie, de la grâce, où s’écrit jour après jour la rencontre
avec Celui qui habite en nous dans nos crèches intérieures. Pour que nous vivions
en fils, en frères et sœurs bien-aimés.
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