samedi 8 octobre 2016

Homélie du 5 Octobre sur le Notre Père

 Homélie du 5 Octobre sur le Notre Père- Lc 11,1-4
Carmel de Saint-Maur - Père Maurice Boisson
 
Saint-Albert le Grand, évêque et éminent théologien, écrit à propos du Notre-Père : « Il n’est pas de prière qui commence de manière plus familière et plus douce ».
            Mais voilà, souvent, on n’a pas le temps de commencer qu’on est déjà à la tentation… On escamote souvent les deux mots les plus importants de cette prière de Jésus. « Notre Père ». Ces mots qui nous situent avec quelqu’un, le Christ, le Fils, avec les autres (notre), avec Dieu, notre Père, dans son Amour. Ces premiers mots nous font entrer d’emblée (on n’est pas dans des idées, des paroles) dans une relation avec quelqu'un de proche, qui nous aime, qui prend soin de nous, dont nous sommes les fils et les filles bien-aimés.

            Alors, après, on peut poursuivre la conversation, écouter, demander, être là simplement, puisque l’on sait avec qui l’on est. Les prières officielles commencent souvent par Seigneur, Dieu tout puissant, éternel, qui expriment peut-être une distance, un accès plus difficile car Dieu est aussi le tout Autre. Par le Notre-Père, il est le tout proche. C’est la grande révélation de Jésus, de nous dire le visage, le coeur, l’être de Dieu : Père, Amour et il nous donne des mots pour le prier, comme lui-même prie : Père, Notre Père.
            Luc commence par Père, Matthieu par Notre Père et la prière de l’Église par Notre Père. C’est la même réalité, nous avons un Père commun à tous, un seul Dieu et donc nous sommes, de fait, frères et soeurs. Mais encore faut-il que nous réalisions concrètement cette situation. Ces deux mots qui ouvrent notre prière fondent notre fraternité, une fraternité universelle, réelle. Ces deux premiers mots, dès que nous les prononçons, nous engagent, au moins à essayer, à faire en sorte de réaliser cette fraternité, cet amour mutuel au quotidien, ce que nous disons, ce que nous sommes.             Donne nous ce dont nous avons besoin chaque jour pour vivre ce que nous sommes : fils et filles bien-aimés du Père, frères et soeurs d’un même Dieu qui est Amour.

            Que ce rappel dans cet Évangile du don que le Christ nous fait de la prière au Père nous rende cette prière toujours nouvelle, jamais habituelle, dès le début qui commence d’une manière douce et nous fait entrer dans une relation de famille pour vivre de l’Amour du Père.

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