Homélie Fête de Sainte Thérèse de L'Enfant Jésus
Carmel de Saint-Maur - P. Gil Roux
Pas la grande Thérèse d’Avila, la femme d’action, mais aussi de
contemplation. Si on dit petite ou grande, ce n’est pas entresol de leur
taille, ni pour l’intensité de leur foi, mais par la manière de la vivre, de l’exprimer
et d’être en relation avec le Seigneur et avec le monde.
Revenons la petite Thérèse. Dans l’Evangile, Jésus rend grâce au
Père pour la capacité des tout-petits d’accueillir son message d’Amour…ce qui
n’est pas le cas pour les sages et les savants. Un jour, il appelle un petit
enfant, le place au milieu des disciples qui se demandaient qui était le plus
grand dans le Royaume des Cieux. Alors, il leur répond : « Si vous ne
changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume
des Cieux. » (Mt18,3).
C’est quoi être comme un enfant quand on est adulte ? Un enfant
ne brille pas par sa taille, ni par son savoir, ni par son expérience dans la
vie. En lui, il y a toute la place pour l ‘émerveillement. Il lui fait peu
pour être dans la joie et la manifester. Sa candeur, sa spontanéité le rendent
apte à recevoir tout ce qui lui permettra de grandir en taille, en sagesse, en
connaissance, en expérience, et de faire place à l’amour qu’il reçoit pour le
donner à son tour en toute humilité, sans ambition, sans prétention.
La petite Thérèse a accueilli dans sa vie la tendresse d’un Dieu
Père et plein de bonté. Le prophète Isaïe parle du Seigneur comme d’une mère
qui nous porte sur la hanche, qui nous choie sur ses genoux et nous console. Thérèse
professe « la petite voie de l’Amour » et nous dit d’avoir confiance
puisque Dieu nous aime depuis toujours.
Son coeur est assez grand pour se considérer comme missionnaire,
sans avoir à parcourir le monde. Son coeur bat pour l’univers. C’est sa manière
de servir et d’aimer tous nos frères, comme le dit le chant final. Saint Jean
nous rappelle que si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous,
en nous son amour est accompli. Seul l’amour se moque des frontières, seul
l’amour est missionnaire. C’est la voie de Thérèse, c’est son chemin. Rendons
grâce !
Une question : Qu’est-ce qui est petit en moi et que je
considère comme grand ?
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