27 Décembre 2016, Quelques pistes de réflexion
P JM Bouhans
La première phrase commence avec toute une liste de« ce
que » : ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que
nous avons contemplé et ce que nos mains ont touché du Verbe de vie. Beaucoup
de choses qu’on a du mal à définir avec précision. De quoi s’agit-il ? Du
prologue de l’évangile lu à Noël ? L’évangile de Jean est-il déjà écrit ? Ou
est-ce plus simplement l’« évangile » au sens où Paul en parle : « ce qu’ » il
a reçu ? Est-ce la première annonce faite par Jean dans sa communauté, un
évangile encore en construction ? ou le compagnonnage de Jean avec Jésus?
La vie s’est manifestée. Et l’auteur insiste sur le
travail des sens pour saisir et découvrir cette manifestation du Christ : il a
entendu avec ses oreilles ; les yeux ont vu, contemplé ; les mains ont touché.
Pour que cette manifestation aille jusqu’à son terme il reste à annoncer, à
rendre témoignage ; il faut une bouche qui annonce, une main qui écrive ce que
Jean a découvert pendant sa vie avec Jésus et au matin de Pâques.
La liturgie semble avoir peur que nous nous endormions
dans les « flons-flons » de Noël, elle nous emmène à Pâques. Et là c’est le
mouvement : Marie-Madelaine court pour prévenir
Pierre et l’autre disciple. Et ils vont se mettre à courir à leur tour.
Ils voient, constatent… et cherchent à comprendre. Jean s’aperçoit que les
linges sont posés à plat. Pierre aperçoit les linges posés à plat. Est la même
façon de regarder ? Jean s’aperçoit : on pense que ce qu’il voit le touche. Le
texte dira plus loin qu’il voit et qu’il croit. On ne dit pas de Pierre qu’il
croit. Voir et croire : le problème sera à nouveau posé avec Thomas. On n’a pas
volé le corps ; on l’aurait emmené encore enveloppé dans linges mortuaires ;
ici tout est rangé. D’ordinaire les voleurs laissent tout en désordre.
Pourquoi une telle présentation ? On se trouve devant un
scénario bien différent de celui de Lazare. Il était sorti du tombeau encore
pris par les bandelettes de la mort, sorti du tombeau mais toujours pris dans
la mort. La résurrection de Jésus est autre : Jésus est sorti du tombeau
vainqueur de la mort, libéré totalement et définitivement de la mort.
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