Quelques réflexions - 11 Janvier
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
Les Philistins s’installent dans la zone côtière de la
Palestine à la fin du II° millénaire avant JC. Ils donneront d’ailleurs leur
nom à la Palestine. Ils se sont montrés des ennemis acharnés d’Israël au moment
des Juges et de l’installation du peuple.
Tirer le bilan d’une défaite, c’est important. L’arche ne
donne la victoire ni aux Hébreux, ni aux Philistins. Ces derniers emportent
l’arche mais la rapporteront bien vite. On n’enferme pas Dieu dans l’arche, ni
dans le lieu où elle réside. Les fils un peu brigands d’Eli tout proches de
l’arche seront tués. Le Seigneur l’avait annoncé à Samuel. Le prêtre Eli, meurt
aussi en apprenant la mort de ses deux fils ainsi que l’épouse d’un des deux.
Seule restera la fidélité de Samuel.
Dans l’évangile, Jésus a quitté Capharnaüm pour annoncer
ailleurs la Bonne Nouvelle. La façon habituelle de recevoir un lépreux qui
s’approche, c’était de lui envoyer une volée de cailloux pour le tenir à
l’écart. Jésus ne fait pas de cette manière Ce lépreux ose s’approcher et lui
montre une grande confiance : « Si tu veux, tu peux me purifier ». Jésus est
pris de compassion, pris aux entrailles. Il y a là une expression féminine qui
désigne les entrailles de la femme qui accouche, le lieu qui porte et protège
la vie naissante. Dans la Bible, Dieu a des entrailles de femme pour donner et
faire grandir la vie, et Jésus également : là est la source de son amour. Un
amour qui lui fait braver l’interdit : tendre la main vers le lépreux et le
toucher. Jésus ne pose pas un geste spécial de guérison : il pose seulement un
geste qui sort de l’exclusion.
Mais pourquoi Jésus le renvoie-t-il ? Jésus pose un geste
libérateur même s’il nous apparait un peu brutal : Jésus ne veut pas que le
lépreux guéri s’attache à lui mais qu’il retrouve sa place dans la société. Et
pour cela Jésus a besoin des prêtres du Temple : eux seuls pouvaient
reconnaitre la guérison de ce lépreux et lever cette exclusion qui pèse sur
lui. Un évangile qui nous conduit aussi à prendre au sérieux le slogan «
accueillir, protéger, promouvoir, intégrer » de dimanche prochain, dimanche des
migrants.
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