Quelques réflexions - 6 Janvier
Carmel de Saint-Maur- Père JM Bouhans
La mode est aux généalogies. On veut retrouver ses
racines. Nous ne savons pas d’où Luc sort cette généalogie avec 77 noms mais 36
de ces noms sont absents de la Bible. Prenons cela pour un signe
d’universalité. La généalogie, c’est un peu le chant de la famille. Et « quand
quelqu’un ne sait plus le chant de sa famille, c’est un peu comme s’il perdait
la maison de son père » dit-on dans certains pays d’Afrique...
Il y a comme un avertissement au début de la généalogie :
« Jésus était à ce qu’on pensait fils de Joseph ». Comment penser juste sur
l’origine de Jésus ? « Jésus avait environ 30 ans » nous dit Luc. L’imprécision
du propos nous dit bien que l’important n’est pas là. La notion de commencement
est sans doute plus intéressante ainsi que l’endroit de l’insertion de cette
généalogie : entre le baptême de Jésus et les tentations de Jésus. De quoi nous
guider pour regarder Jésus comme pleinement Dieu et pleinement homme.
La généalogie se trouve dans les premiers chapitres de
Luc et la lecture à la fin de la lettre de Jean. Le propos de Jean est dense. Et là encore Jean insiste pour
que, dans la communauté chrétienne, on porte un regard juste sur Jésus, pour
qu’on se remplisse du témoignage que le Père rend à son Fils.
Une nouvelle fois, nous retrouvons cette certitude de
Jean : la foi n’est pas une opinion, un savoir mais bien plutôt une respiration
de la vérité semée au fond de nous par Dieu ; ce qui distingue le chrétien des
croyants des autres religions, c’est que le chrétien entre en dialogue avec Dieu
à partir du témoignage que celui-ci rend à son Fils.
Le croyant n’accède pas à une portion de la vérité, mais
vit une union personnelle avec Dieu. Aucune religion ne propose d’une telle
démarche et le premier pas se donne lorsque quelqu’un accueille la vie qui se
trouve en Jésus. Les grandes idées sont inutiles pour rencontrer Dieu.
Pas besoin de Tour de Babel pour monter vers lui, puisque
c’est lui qui vient vers nous. Si nous l’avons compris, nous pouvons démonter
la crèche. Si nous ne l’avons pas compris, prenons le temps de nous asseoir
pour la contempler encore un peu.
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