samedi 3 mars 2018

Quelques réflexions - 3 Mars



Quelques réflexions - 3 Mars
Carmel de Saint-Maur-  Père JM Bouhans
 
Dans la première lecture, nous sommes à la fin du livre du prophète Michée. Le prophète vient de dénoncer l’injustice de son peuple mais il n’en reste pas là : Dieu est le berger de son peuple. C’est une image forte pour un peuple qui a tout perdu au moment de l’exil : son roi, son temple, sa terre. Et Dieu ne reste pas figé sur ce qui a conduit à l’exil. Michée parle deux fois du crime du peuple et deux fois aussi de la faveur de Dieu. Il dit sa confiance dans la miséricorde de Dieu. « Il enlève le crime, le foule aux pieds ». Il manifeste sa faveur comme autrefois à Jacob et à Abraham.

On peut passer de la lecture de Michée à l’évangile et du peuple de l’exil au fils perdu : lui aussi connait son exil loin du pays de son père. Lui aussi à tout perdu dans cet exil : son père, son frère, ses champs, ce qui lui permettrait de vivre.


Souvent avec des jeunes, il est intéressant quand on travaille un texte d’évangile de leur demander quel titre ils mettraient à ce texte, s’ils étaient reporters au journal de Jérusalem. Et voici les titres donnés par des jeunes à cette parabole :
             Un père qui a tout d’une mère
             Père : il n’y en a qu’un, le même pour les deux fils.
             Histoire de deux fils égarés.
             Le fils revenu de la mort
             Voyage aller avec billet de retour

Bien souvent quand on lit cet évangile, c’est pour se demander lequel des deux fils nous sommes. Or depuis le début du Carême, nous avons entendu l’invitation : « soyez parfaits, miséricordieux comme votre Père céleste est parfait, miséricordieux ». Quand le fils semble être un adepte de la Française des jeux, qui aime les tickets à gratter, et tente partout sa chance, le Père a travaillé lui sur un autre pari :
rester la porte ouverte avec chacun de ses deux fils. De même qu’il n’avait pas fait pression sur le fils cadet, ou contrôlé ce qu’il faisait, avec le fils ainé, le père fait ce qu’il a toujours fait : là encore, il laisse la porte ouverte… A chacun de nous de faire le pari du Père : travailler l’art de rester ouvert, afin que des frères assoiffés d’une Bonne Nouvelle pour leur vie puissent y trouver une Parole le jour où ils reviendront.

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