Quelques réflexions - 3 Mars
Carmel de Saint-Maur- Père JM Bouhans
Dans la première lecture, nous sommes à la fin du livre
du prophète Michée. Le prophète vient de dénoncer l’injustice de son peuple
mais il n’en reste pas là : Dieu est le berger de son peuple. C’est une image
forte pour un peuple qui a tout perdu au moment de l’exil : son roi, son
temple, sa terre. Et Dieu ne reste pas figé sur ce qui a conduit à l’exil.
Michée parle deux fois du crime du peuple et deux fois aussi de la faveur de
Dieu. Il dit sa confiance dans la miséricorde de Dieu. « Il enlève le crime, le
foule aux pieds ». Il manifeste sa faveur comme autrefois à Jacob et à Abraham.
On peut passer de la lecture de Michée à l’évangile et du
peuple de l’exil au fils perdu : lui aussi connait son exil loin du pays de son
père. Lui aussi à tout perdu dans cet exil : son père, son frère, ses champs,
ce qui lui permettrait de vivre.
Souvent avec des jeunes, il est intéressant quand on
travaille un texte d’évangile de leur demander quel titre ils mettraient à ce
texte, s’ils étaient reporters au journal de Jérusalem. Et voici les titres
donnés par des jeunes à cette parabole :
• Un
père qui a tout d’une mère
• Père :
il n’y en a qu’un, le même pour les deux fils.
• Histoire
de deux fils égarés.
• Le
fils revenu de la mort
• Voyage
aller avec billet de retour
Bien souvent quand on lit cet évangile, c’est pour se
demander lequel des deux fils nous sommes. Or depuis le début du Carême, nous
avons entendu l’invitation : « soyez parfaits, miséricordieux comme votre Père
céleste est parfait, miséricordieux ». Quand le fils semble être un adepte de
la Française des jeux, qui aime les tickets à gratter, et tente partout sa
chance, le Père a travaillé lui sur un autre pari :
rester la porte ouverte avec chacun de ses deux fils. De
même qu’il n’avait pas fait pression sur le fils cadet, ou contrôlé ce qu’il
faisait, avec le fils ainé, le père fait ce qu’il a toujours fait : là encore,
il laisse la porte ouverte… A chacun de nous de faire le pari du Père :
travailler l’art de rester ouvert, afin que des frères assoiffés d’une Bonne
Nouvelle pour leur vie puissent y trouver une Parole le jour où ils
reviendront.
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