Homélie du Vendredi Saint 2018
Carmel de Saint-Maur — Père Maurice Boisson
Quand on
accompagne quelqu’un dans ses derniers moments, la présence compte plus que
tout. Quelques gestes de tendresse, quelques paroles douces et discrètes,
recueillir précieusement les derniers mots…
En ce vendredi
après-midi, nous sommes là, près de Jésus, qui vit sa mort. Avec Jean, l’ami
qu’il aimait, avec Marie, sa mère et Marie, sa tante, avec Marie-Madeleine, son
amie, avec aussi les soldats. Dans le recueillement, les questions et l’accueil
des 3 paroles de Jésus en croix rapportées par Saint Jean.
« Voici
ton fils », à sa mère. « Voici
ta mère », à Jean.
Jésus confie
l’un à l’autre. Jean à Marie. Marie à Jean. Il nous confie les uns aux autres.
Le don qu’il nous fait de son Amour : vivre des relations nouvelles entre nous.
Comme il l’a fait pour le lavement des pieds et l’Eucharistie, il nous remet
l’un à l’autre. C’est son testament. « Aimez-vous comme je vous
aime ».
« J’ai
soif »
Un appel qui
vient du plus profond de l’humanité de Jésus. Cri de tant d’hommes et de femmes
dans la souffrance, le malheur, la solitude. Appel de celles et ceux qui dans
leurs Passions, ont besoin d’eau vive, de soulagement, de réconfort, de
« réhydrater » leur corps soufrant, leur coeur desséché.
Un grand
mystère de Dieu n’est pas qu’il habite l’inaccessible lumière, mais qu’il
s’enfonce lui-même où l’être humain n’a pas d’autre compagne que la ténèbre et
la soif intérieure. Pour nous donner l’eau vive !
« Tout est
accompli ». Le mal a fait son oeuvre.
La nuit a vaincu Celui qui a créé le jour
La haine a vaincu Celui qui a créé l’Amour
La mort a vaincu Celui qui a créé la Vie
La violence a vaincu Celui qui a créé la Paix.
Tout est
accompli, mené à son accomplissement plénier, total. Sa réalisation nous est
confiée. Nous sommes Vendredi…
Passons par le
Samedi, temps de l’absence du Père, temps du silence du Père, temps de
l’attente.
Temps où Jésus
rejoint tout être humain, dans le silence et les profondeurs des enfers, et lui
tend la main…
Alors, Dimanche
viendra !
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