vendredi 30 mars 2018

Homélie du Vendredi Saint 2018


Homélie du Vendredi Saint 2018

Carmel de Saint-Maur — Père Maurice Boisson
           
            Quand on accompagne quelqu’un dans ses derniers moments, la présence compte plus que tout. Quelques gestes de tendresse, quelques paroles douces et discrètes, recueillir précieusement les derniers mots…

            En ce vendredi après-midi, nous sommes là, près de Jésus, qui vit sa mort. Avec Jean, l’ami qu’il aimait, avec Marie, sa mère et Marie, sa tante, avec Marie-Madeleine, son amie, avec aussi les soldats. Dans le recueillement, les questions et l’accueil des 3 paroles de Jésus en croix rapportées par Saint Jean.

            « Voici ton fils », à  sa mère. « Voici ta mère », à Jean.

            Jésus confie l’un à l’autre. Jean à Marie. Marie à Jean. Il nous confie les uns aux autres. Le don qu’il nous fait de son Amour : vivre des relations nouvelles entre nous. Comme il l’a fait pour le lavement des pieds et l’Eucharistie, il nous remet l’un à l’autre. C’est son testament. « Aimez-vous comme je vous aime ».


            « J’ai soif »

            Un appel qui vient du plus profond de l’humanité de Jésus. Cri de tant d’hommes et de femmes dans la souffrance, le malheur, la solitude. Appel de celles et ceux qui dans leurs Passions, ont besoin d’eau vive, de soulagement, de réconfort, de « réhydrater » leur corps soufrant, leur coeur desséché.
            Un grand mystère de Dieu n’est pas qu’il habite l’inaccessible lumière, mais qu’il s’enfonce lui-même où l’être humain n’a pas d’autre compagne que la ténèbre et la soif intérieure. Pour nous donner l’eau vive !

            « Tout est accompli ». Le mal a fait son oeuvre.

La nuit a vaincu Celui qui a créé le jour
La haine a vaincu Celui qui a créé l’Amour
La mort a vaincu Celui qui a créé la Vie
La violence a vaincu Celui qui a créé la Paix.

            Tout est accompli, mené à son accomplissement plénier, total. Sa réalisation nous est confiée. Nous sommes Vendredi…

            Passons par le Samedi, temps de l’absence du Père, temps du silence du Père, temps de l’attente.
            Temps où Jésus rejoint tout être humain, dans le silence et les profondeurs des enfers, et lui tend la main…

            Alors, Dimanche viendra !

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