Homélie de la Veillée Pascale 2018
Carmel de Saint-Maur — Père Maurice Boisson
Tout semblait
fini, bouclé.
Le corps de
Jésus, mort, est dans le tombeau fermé d’une grosse pierre. Personne. Chacun
chez soi, et en lui-même. C’est la nuit.
Dehors et dedans. Une expérience que beaucoup vivent à certains moments de la
vie. Quand une pierre intérieure ferme, enferme, lourde à pousser. Comme celle
qui fermait le puits de Jacob ou le coeur de la Samaritaine, pierre que Jésus a
soulevée pour lui redonner vie et résurrection.
"Qui nous
roulera la pierre ? » se demandaient, inquiètes, les femmes emmenées par
Marie-Madeleine, parties la nuit, arrivant au tombeau aux premières lueurs du
jour. « On a besoin que quelqu’un nous aide à rouler la pierre qui empêche
le passage. » Elle était très grande, dit Saint Jean. Cette pierre
séparait le lieu de la mort et l’espace du vivant, la nuit du tombeau et la
lumière du jour, l’espérance et la résignation…
La pierre est
roulée. Elles peuvent entrer dans le tombeau. Cela ne sent pas la mort. Elles
ne voient pas un cadavre. Elles voient un jeune homme, vêtu de blanc, respirant
la vie, la beauté, la lumière. Elles n’entendent pas une voix d’outre-tombe
mais une voix pleine de douceur, rassurante, tonifiante comme une brise légère.
« Ne vous effrayez-pas ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, votre ami, le
crucifié ? Il est ressuscité, il est relevé de la mort ! Il n’est pas dans ce
tombeau. Il est vivant. Allez le dire à ses amis ! Il vous attend en
Galilée »… chez vous, en vous, dans votre vie quotidienne, c’est là que
vous le verrez et pas dans un tombeau, mais en pleine vie.
« Christ
est ressuscité, Il est vivant ! » Ce message est passé jusqu’à nous et il
continue d’inspirer , d’animer les gestes généreux de beaucoup dans la
brutalité de notre monde pour rouler des pierres qui empêchent la lumière comme
on l’a vu ces jours dans nos obscurités, ou pour les 4248 baptisés de cette
nuit, hommes et femmes.
Comme
Marie-Madeleine, disons-le à nos amis, dans nos vies : Il n’est pas dans un
tombeau. Il nous attend dans notre quotidien, au plus intime de nous-mêmes, où
Il vient animer une fête, la fête pascale.
La Vie, l’Amour
sont plus forts que tout mal. Vivons en ressuscités !
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