Homélie du Lundi de Pâques 2018
Carmel de Saint-Maur — Père Maurice Boisson
Croire au
Christ ressuscité, annoncer cette nouvelle, ce n’était pas évident au début, ce
n’est toujours pas évident.
Ces femmes
venues au tombeau étaient remplies à la fois de peur et de joie. Ce n’est pas
automatique ni évident de reconnaître Jésus ressuscité dans celui qui semblait
être le jardinier ou dans cet inconnu qui rejoint les disciples sur un chemin
et marche avec eux.
La nouvelle est
à peine connue de quelques femmes que déjà elle est refusée et faussée,
« une fausse nouvelle », dirait-on aujourd’hui en anglais.
« Dites qu’on est venu voler le corps !» Tandis que Pierre et Jean,
arrivant tout essoufflés au tombeau, Jean vit et crut. Et Thomas ? Après quoi,
ils retournèrent chez eux (c’est la fin de l’Evangile d’hier). On se rend
difficilement compte, parce qu’on connait l’histoire et qu’on y est habitué, de
ce qu’a dû être cette découverte du Christ ressuscité. Reconnaissance, rumeur,
question, joie, étonnement…
C’est une
nouvelle discrète, comme l’aube : au début, une poignée d’amis, fidèles. Ils
communiquent l’événement, se rappelle des paroles de Jésus. Ils se mettent à
vivre de ce ferment de la présence vivante de Jésus ressuscité.
La Résurrection
du Christ est une oeuvre d’Amour. Comme l’Amour, elle ne veut pas s’imposer
comme un acte extraordinaire pour forcer l’adhésion et rabaisser les
incrédules. La réalité du Christ ressuscité est fondée sur la rencontre, sur
les rencontres. Son annonce sera toujours rencontre. On vient de l’entendre
encore : « Voici que Jésus vient à leur rencontre » et leur dit cette
belle salutation rapportée en grec par l’Évangile : « Καιρε, καιρετε, je
vous salue, soyez dans la paix, dans la joie », la même salutation que
celle de l’ange à Marie.
« N’ayez
pas peur ! » Telle est la signature de la rencontre de Dieu et de son
appel. « Allez dire à mes frères »… non pas « Coucou me revoilà
! » … « On va se retrouver en Galilée, dans vos Galilées ». La
foi en Christ ressuscité est rencontre. L’annonce du Christ ressuscité se
transmet par le témoignage, comme à l’origine.
Saint Augustin
nous dit qu’à l’origine du christianisme, il y a 3 miracles :
Le premier est la Résurrection du Christ.
Le deuxième est que Marie-Madeleine et ensuite les apôtres aient
crû en cette résurrection.
Le troisième, c’est qu’il y ait eu des gens pour croire les
apôtres.
Peut-être, aujourd’hui, y-a-t-il un quatrième miracle : que nous
vivions du Ressuscité.
La Résurrection du Christ ne veut pas s’imposer. Il nous
appartient de maintenir en nous cette question et une recherche de la réponse :
« Comment être des personnes, et ensemble des communautés de Résurrection
? Comment vivre du Christ ressuscité ?
« Allez
dire à mes frères et soeurs qu’ils doivent se rendre en Galilée. C’est là
qu’ils me verront, qu’ils me rencontreront et qu’ils témoigneront de
moi ».
Dans nos
Galilées… C’est ici, c’est en nous !
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