Quelques réflexions - 19 Avril
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
Hier, Philippe proclamait le Christ dans une ville de
Samarie. Puis, il poursuivit ensuite sa tournée missionnaire et, aujourd’hui
l’Esprit-Saint lui fixe rendez-vous sur la route de Jérusalem à Gaza.
L’administrateur des biens de la reine d’Ethiopie revient
de Jérusalem, et rentre chez lui, lisant dans le prophète Isaïe un texte sur le
serviteur souffrant… Philippe va répondre à ses questions ; il n’a pas de
programme de catéchèse prévu à l’avance. C’est le catéchisé qui choisit le
texte biblique, pose ses questions et Philippe lui répond.
L’eunuque est atteint dans sa chair et sa parole, nié
dans son corps, dans son être même, installé dans l’abaissement et
l’humiliation : « Sa descendance, qui en parlera ? » Qui fera le récit de sa
génération ?
Voilà sans doute une question qui le taraude. La vie ôtée
rend impossible de s’inscrire dans un récit des générations. De qui parle Isaïe
? D’un autre de ses contemporains, ou d’un autre proche maintenant de l’eunuque
et à qui, aussi, on a abîmé la vie et qui pourtant est là, avec lui, bien
vivant, ressuscité pour lui donner la joie.
Dans l’évangile, les pharisiens doutent des paroles de
Jésus parce qu’ils croient bien connaitre son origine : « C’est Jésus, le fils
de Joseph », disent-ils – dans les quelques versets amputés par le lectionnaire
entre la lecture d’hier et celle d’aujourd’hui-. Ils pensent pouvoir faire le
récit de sa génération… Alors ils récriminent :
comment Jésus va-t-il nous dire qu’il est descendu du
ciel ? Les pharisiens pensent que l’attirance vers Dieu vient de leur étude des
Ecritures, de leur étude des livres de la Loi. Et Jésus est clair : « Nul ne
peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire et moi, je le
ressusciterai au dernier jour ». La foi n’est donc pas un don naturel,
spontanée. C’est un cadeau de Dieu que nous ne méritons pas, une aventure
extraordinaire. Une façon d’« être dans la vie ».
Quand il rencontre l’eunuque, Philippe ne pense pas : «
Moi, je crois et lui ne crois pas ». Il pense que l’appel de Dieu est pour
tous. Les Pharisiens mettent en avant leur façon de croire ; ils diront même à
Jésus : « Plus croyants que nous, tu meurs ». Et ils l’ont tué ; seulement
c’était lui, le fils de Dieu !
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