Quelques réflexions - 7 Avril
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
Dans le livre des Actes, les autorités juives sont
perplexes : que faire de Pierre et Jean ? Ils les ont fait arrêter après la guérison
du boiteux de la Belle Porte du Temple. D’une part, ils savent le succès de la
prédication de Pierre (il y a eu de nombreux baptêmes le jour de la Pentecôte,
et quantité d’habitants à Jérusalem qualifient de miracle la guérison du
boiteux) et les autorités mettent en opposition ce succès avec le manque de
culture des Apôtres. Il y a donc quelque chose qui dépasse à la fois les
apôtres tout autant que ces autorités juives.
D’autre part, la présence physique de l’homme guéri leur
retire tout argument contre Pierre et Jean.
Le lecteur sait que cette audace des apôtres vient de
l’Esprit :
présence évidente dans la mort de Jésus et sa
résurrection mais aussi dans la vie des apôtres. La constatation des membres du
Sanhédrin : « nous ne pouvons nier le signe », trouve comme un écho dans la
réponse de Pierre et Jean : « Il nous est impossible de nous taire ».
A la fin de l’évangile selon saint Marc, la
récapitulation des apparitions est un texte bien construit avec des étapes bien
définies soulignées par le texte : « d’abord », « après cela », « enfin ». Le
témoignage est bien organisé. Là, le problème n’est pas le manque de culture
mais le doute, le refus de croire du côté des apôtres, leur incroyance. On
retrouve le thème récurrent chez Marc, celui de l’endurcissement du cœur. Le
peu de crédit aux témoins de la résurrection est en même temps un peu de crédit
aux paroles de Jésus qui avait annoncé sa passion et résurrection.
Le reproche de Jésus est plus grave que jamais : les
disciples n’ont pas cru sur la base des témoignages de M. Madeleine et de deux
d’entre eux.
Et l’envoi en mission devient alors plutôt curieux. Jésus
envoie ceux dont il vient de reprocher le manque de foi et la dureté du cœur.
Suffit-il que Jésus soit au milieu d’eux, et les envoie
en mission pour que se termine leur incrédulité ? Nous ne le saurons pas.
Finalement les serviteurs de la mission mais surtout l’Esprit-Saint n’en
finiront pas d’étonner, de nous étonner.
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