Quelques réflexions - 19 juin
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
Acab et Jézabel ont tué leur voisin pour une vigne qui
bordait leur propriété. Aujourd’hui on tue pour des ressources minières, des
concessions portuaires, ou des marchés financiers. La scène d’aujourd’hui nous
rappelle l’entrevue du prophète Nathan avec David.
« Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi ». En
disant cela, Jésus ne cite pas à une parole divine mais des enseignements juifs
de son époque. En effet, dans la Bible, il est bien difficile de voir Dieu
inviter à la haine des ennemis.
On trouve certes des hommes qui ont de la haine pour
d’autres et qui même demandent à Dieu d’avoir de la haine, de fracasser leurs
ennemis :
c’est le cas dans les psaumes de violence. Mais ces mêmes
psaumes sont aussi une pédagogie pour confier à Dieu nos ennemis.
Cela décharge
l’homme de sa haine de l’ennemi, l’empêche d’entrer dans la spirale de la
violence. Et Dieu fera alors ce que bon lui semble et prendra sans doute avec
eux un chemin de miséricorde.
De toute manière la réponse de Jésus : « Eh bien, moi je
vous dis :
aimez vos ennemis ! » n’est pas un « mais moi je vous dis
: aimez vos ennemis ». Jésus ne construit pas dans la contradiction,
l’opposition pure et dure mais dans une proposition entièrement nouvelle. Jésus
est autrement positif : devant l’ennemi, il propose non de faire comme tout le
monde mais de passer jusqu’à vivre l’extraordinaire en aimant ses ennemis.
A ceux qui suivent l’enseignement répandu à son époque
sur la haine des ennemis, Jésus propose de vivre en fils du Père qui est aux
cieux… A ceux qui choisissent une vie qui ressemble à celle des païens, Jésus
les invite à ne pas en rester avec la réponse de la haine mais bien plutôt à la
surpasser. Vous pouvez avoir des ennemis. Cela ne surprend pas Jésus.
Il nous demande seulement de les aimer. Chemin difficile
mais pas impossible nous laisse entendre Jésus.
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