Quelques réflexions - 18 Mars
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
La première lecture du livre de Daniel se retrouve en des termes presque
identiques dans les livres des prophètes Esdras et Néhémie. Avec une différence
essentielle : Esdras et Néhémie sont au Temple et dans une démarche
liturgique tandis que Daniel est en Exil et seul pour prier. En deux endroits
de sa prière Daniel pointe le manque d’écoute de la part des rois, des princes
et des pères - et même de tout le peuple -. C’est toujours le peuple à la nuque
raide incapable d’écouter la voix du Seigneur. La justice de Dieu s’exerce alors
autant pour ceux ou Nord ou Sud, pour ceux qui sont loin que ceux qui sont près
(en exil ou restés au pays). La miséricorde et le pardon colorent cette justice
dont on vient de parler. La Bible parle souvent d’un Dieu juste et sauveur.
Après avoir parlé par les prophètes, Dieu nous parle par son fils également
juste et sauveur.
Dans l’évangile selon Matthieu samedi : « Soyez parfaits comme
votre Père céleste est parfait ». Et dans l’évangile selon Luc aujourd’hui :
« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux ! » Il
est intéressant de voir comment Luc nous présente les différentes maximes de
Jésus. Il dit pas : « Ne jugez pas pour ne pas être jugés ». La
miséricorde ne s’accorde avec aucun marchandage, aucun contrat, elle est
toujours du domaine du gratuit.
En ne jugeant pas, le non jugement entre dans la vie de quelqu’un et
remplace le jugement. La non-condamnation entre dans la vie de quelqu’un et
remplace la condamnation. Le pardon entre dans la vie de quelqu’un, prend toute
la place, et supprime tout genre de conditions. Le don gratuit entre dans la
vie de quelqu’un et supprime tout genre de marchandage.
Mais alors que vient faire la mesure à la fin du texte ? Cette mesure
n’est pas celle du domaine commercial car elle déborde. On n’est plus dans une
relation commerciale mais dans le domaine de la surabondance. Celui qui n’entre
plus dans le domaine de la mesure c’est Dieu et dans la langue de Jésus, la
tournure du verbe au passif « sera versée » dit que c’est Dieu qui
verse en surabondance. Une miséricorde à imiter !
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