Quelques réflexions - 8 avril
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
Dans
certaines versions grecques, le récit de Suzanne vient en introduction du livre
de Daniel et sert alors de récit de vocation de Daniel... Nous sommes dans la
partie grecque du livre de Daniel avec un jardin où pousse des arbres aux essences
variées. C’est en grec un « paradis ». Donc un lieu de verdure, de promenade,
de tentation et de jugement.
Toute
la première lecture nous transporte dans notre actualité brûlante. Par qui nous
laissons nous inspirer dans notre ma-nière de voir les événements du monde ? Les
fausses nouvelles ? La Bonne Nouvelle ? Le cléricalisme ? Les abus de pouvoir ou
de position dominante ? Dans sa lettre aux jeunes d’après le synode des jeunes,
le Pape François donne une galerie de portraits bibliques de jeunes qui
s’engagent. Daniel ne s’y trouve pas mais on pourrait l’ajouter.
Lors
de la fête des Tentes, au temple de Jérusalem, de grands chandeliers
éclairaient d’une vive lumière le parvis des femmes, dissipant les ténèbres
durant toute la nuit. Et l’on disait : « celui qui n’a pas vu cette joie de la
fête ne sait pas ce qu’est la joie ». Jésus cristallise en lui toute cette
célébration : il est la « lumière du monde ». Ces chandeliers se trouvaient
précisément vers la salle du Trésor qu’on retrouve à la fin de l’évangile
d’aujourd’hui.
Dans
l’évangile, il y a cette parole d’autorévélation de la part de Jésus « je
suis la lumière du monde ». Pourquoi parler d’autorévélation ? Il suffit
de compter les « moi, je », les « je », sujets de verbes à la 1° personne.
Jésus nous parle de lui et de sa relation au Père. Les pharisiens mettent en
cause cette autorévélation que Jésus fait de lui-même. Ce qu’il est vient du
Père. Jésus connait ce que les Juifs ne savent pas, ce que ses contemporains ne
connaissent pas Il est le seul à connaitre
vraiment le Père.
Mais
on trouve ici bien davantage qu’une autorévélation de Jésus... Cela nous
touche : il nous lance aussi une invitation : « le suivre » et cela
est assorti d’une promesse : « ne pas rester dans les ténèbres et avoir la
lumière de la vie. »
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