Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
Dans
la première lecture nous nous retrouvons aujourd’hui encore la conférence de
Jérusalem. Luc la raconte différemment à ce que Paul transmet dans sa lettre
aux Galates. Certains veulent privilégier le récit de cette lettre aux Galates parce
que, disent-ils, Paul a participé à l’événement. D’autres au contraire disent
que Paul émet un point de vue personnel qui en exclut l’objectivité. De son
côté, le récit de Luc ne dit rien de la circoncision qui était à l’ordre du
jour de la conférence.
On
peut aussi repérer que Luc emploie le mot « frères » de façon très
originale. C’est un emploi généralisé ; tantôt ce mot désigne la communauté
de Jérusalem (22)/ tantôt les Apôtres et Anciens (23) / tantôt encore ceux qui
résident à Antioche, en Syrie et en Cilicie (24) donc non juifs)/ tantôt enfin à
Barnabé et Paul (25). Une sorte d’inflation du mot pour nous dire que cette
rencontre a fait grandir la fraternité, que rencontre, annonce et dialogue sont
possibles.
La
communauté se réjouit non à cause de la victoire de Barnabé et Paul (cela n’a
rien à voir avec fêter bruyamment la victoire d’un match de foot) ; le décret
n’est pas une charge et la communauté l’entend dans une perspective libératrice,
d’où la joie de la communauté.
L’évangile
a aussi ses complications : Si le plus grand amour, c’est de donner sa vie
pour ceux qu’on aime, l’amour devient un amour restrictif : il pourrait laisse
de côté l’amour des ennemis. Alors n’oublions pas le « moi, je vous dis, aimez
vos ennemis » ou encore Jésus qui pardonne sur la croix. Comme dans la
conférence de Jérusalem, on peut à la fois à fois se reconnaitre différents et
devenir frères. Un défi à la veille des élections européennes.
La
seconde partie de l’évangile met le doigt sur ce défi : aimer ne vient pas
de la seule décision de l’homme : c’est un appel, un choix, une élection de la
part de Dieu. C’est une circulation d’amour entre le Père et le fils ; et les
hommes aussi se trouvent invités dans cette circulation d’amour ; en Dieu,
l’amour n’est pas exclusif. Il n’exclut jamais.
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